Unifrance, organisme chargé de la promotion du cinéma français à l'étranger, vient de révéler les résultats d'une étude portant sur les succès remportés par le cinéma français à l'étranger en 2009 et au cours de la décennie passée. Le n°1, à la fois pour l'année 2009 et pour la décennie, est Taken de Pierre Morel avec plus de 31 millions d'entrées dans le monde (total cumulé, le film étant sorti dès 2008 dans certains pays). Il s'approche du record absolu détenu par Le Cinquième élément (35 millions d'entrées). Au-delà de ce chiffre, quels enseignements tirer de cette étude ?
1) Audrey Tautou superstar
Elle tourne relativement peu, mais semble toujours occuper une place à part dans le coeur du public international : le premier fim en langue française pour la décennie reste Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (23 millions d'entrées) et pour l'année 2009, c'est... Coco avant Chanel d'Anne Fontaine (5 millions d'entrées).
2) Baisse relative en 2009
Avec un total de 66 miliions d'entrées en 2009, le cinéma français à l'étranger enregistre un recul de 22% par rapport à l'année 2008. Il faut dire qu'il s'agissait d'une année-record avec 84,2 millions d'entrées. On reste au-dessus de la moyenne annuelle sur la décennie qui est de 62 millions.
3) L'Amérique, premier marché
Parmi tous les spectateurs de films français à l'étranger, 1 sur 3 se trouve sur le sol américain, ce qui fait des Etats-Unis le premier marché pour le cinéma hexagonal. Par ailleurs, on a constaté en 2009 une forte progression en Asie (notamment en Chine) et une baisse marquée en Russie, en Italie et au Brésil.
4) Pour plaire à un public étranger, on a 4 options
Schématiquement, on trouve 4 types de films en haut du classement de la décennie : le grand spectacle "à l'américaine" (La série des Transporteur, Les Rivières Pourpres, Le Pacte des loups...) ; à l'inverse, les films qui symbolisent à tort ou à raison la culture française (Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, La Môme, Les Choristes...), la comédie (les Astérix, Bienvenue chez les Ch'tis, la série des Taxi...) et enfin les documentaires universels (La Marche de l'empereur, Le Peuple migrateur)
5) Les auteurs font de la résistance
En 2009, aux Etats-Unis, les deux plus gros succès après Coco avant Chanel sont Entre les murs de Laurent Cantet (effet Palme d'or ?) et L' Heure d'été d'Olivier Assayas, plébiscité par la critique américaine.
6) Un carton français ne s'exporte pas forcément
En 2009, les résultats hors de nos frontières de Coco, Neuilly sa mère ! ou La Première étoile ont déçu. En revanche, Vertige, peu goûté ici, a fait frémir 110 000 specteurs en Corée du sud !
Julien Dokhan