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    "Mad Men" : rencontre avec Christina Hendricks

    Dans "Mad Men", il y a les secrétaires et il y a Joan. Interprétée par Christina Hendricks, cette rousse pulpeuse au caractère bien trempé fait tourner les têtes tout en veillant à ce que tout fonctionne parfaitement. Rencontre avec la comédienne derrière le rôle...

    Allociné Séries : Quand vous avez rejoint la série "Mad Men", avez-vous eu le sentiment que la série aurait autant de succès, ou vous êtes-vous simplement dit "Tiens, c’est différent" ?

    Christina Hendricks : J’ai arrêté d’essayer de savoir comment les choses vont tourner. Tout ce que je sais, c’est que j’adorais le script, que je voulais en faire partie et que j’aurais fait n’importe quoi pour en faire partie. Je n’ai pas mis la charrue avant les bœufs, j’ai juste profité au fur et à mesure des évènements.

    La saison dernière, "Mad Men" a incorporé à l’intrigue certains sujets historiques réels comme la mort de Marilyn Monroe ou la crise des missiles à Cuba. Y aura-t-il d’autres faits historiques cette année qui toucheront Joan ?

    Si vous faîtes une série qui se passe à une autre époque, cela affectera les gens, de la même manière que l’actualité nous affecte aujourd’hui. Donc même si tout n’est pas traité à la loupe, certains évènements continueront à émerger, évènements qu’il faudra prendre en compte. Je ne peux pas vous dire ce qu’il se passera avec Joan mais je peux vous dire que la saison 2 a été très éprouvante pour elle. Je pense que certaines de vos questions trouveront des réponses.

    Est-ce une expérience enrichissante de jouer dans une série si ancrée dans l’exactitude historique ?

    Absolument. Je pense que c’est aussi apprendre les choses qui se passaient au quotidien. Vous prenez un objet sur le bureau et vous vous dîtes : "Oh, je ne savais pas qu’ils avaient ce genre d'agrafeuse à l’époque" ou "Je ne savais pas que le Tipex existait déjà", ce genre de choses… Vous êtes toujours intrigué par ce qui vous entoure, ainsi que par le fabuleux plateau de tournage ou le département des décors.

    Quand vous comparez la promotion de la série à la façon dont travaillaient les "Mad Men" de l’époque, vous dîtes-vous "J’aimerais tellement qu’ils promeuvent la série comme le ferait Sterling-Cooper" ou "Pourquoi ne font-ils pas dans la série ce que l’ont fait en vrai" ?

    Je n’envisage pas cela de cette façon. Mad Men se passe dans le monde de la publicité, mais elle parle aussi, entre autres, de personnalités, de relations; c’est un élément merveilleux et intéressant mais je ne le décortique pas autant. Il se passe tellement de choses…

    Vous jouez votre scène de viol avec beaucoup de justesse.

    Et bien merci. Je suis convaincue que c’était plus dur à regarder [qu’à jouer]. Je veux dire qu’il est évidemment difficile d’aborder de tels sentiments et d’imaginer ce que cela doit être, mais le réalisateur, les scénaristes et Sam [Page], qui joue le fiancé, étaient très professionnels. Nous avions prévu de répéter en avance pour que chacun soit à l’aise et tout s’est déroulé si merveilleusement qu’il n’y a pas eu de malaise au moment de jouer une scène si "physique". Nous étions des acteurs qui faisaient leur métier de la manière escomptée, donc cela s’est bien passé.

    Par rapport à ce que l’on a pu voir dans les deux premières saisons, avez-vous une scène ou une histoire préférée concernant Joan ?

    Je crois qu’une de mes scènes préférées se passe dans la saison 1. J’ai vraiment aimé l’épisode Babylon, avec la scène où les filles essayent les différents rouges-à-lèvres. C’est une de mes scènes préférées car il y avait les femmes du côté "miroir" d’une glace sans teint, les hommes de l’autre qui les observaient, et cela créait une grande tension sexuelle tout en représentant la hiérarchie du bureau. J’ai trouvé que cette scène rendait vraiment compte de ce que le public allait voir dans la série, dans ce bureau, et que c’était simplement une scène sexy, coquine, et déplacée qui me plaisait [rires].

    Vous êtes-vous adaptée au fait d’être devenue, du moins à travers Joan, un "sex-symbol" ?

    [Rires] Je ne [me vois pas ainsi], mais c’est vraiment charmant [à entendre]. Mon dieu, je serais sans doute très imbue de moi-même si cela m’arrivait, mais merci.

    Y a-t-il des secrets au rayon "costumes" de "Mad Men" ?

    Non, aucun secret. Janie [Katherine Jane] Bryant, notre chef costumière est talentueuse et fait preuve d’imagination, donc il suffit d’arriver, de découvrir quels superbes vêtements pendent dans votre armoire [pour la série] et de les enfiler... C’est facile, vraiment. La série est géniale. J’adore les habits "vintage". J’achète ce genre de vêtements depuis mes dix ans, donc j’ai dû un peu calmer le jeu pour ne pas avoir l’air de me balader dans la rue habillée comme si j’allais tourner.

    Qu’avez-vous fait pendant votre dernier break ? Êtes-vous partie en vacances ?

    Un peu. Juste avant de rentrer, j’ai joué dans le film Leonie et maintenant je suis plongée dans la saison 3 de Mad Men jusqu’au cou.

    Pensez-vous que la disparité homme/femme de l’époque a évolué, comme on aurait pu l’espérer, depuis ?

    Absolument pas [rires]. Non, je ne crois pas. Nous avons fait un grand pas mais il reste encore beaucoup de choses [à examiner].

    Quand "Mad Men" a commencé à être plébiscitée par la critique et les Emmy Awards, cela a-t-il facilité les choses ? L’équipe créative a-t-elle pu faire certaines choses qu’elle n’aurait pas pu faire avant ?

    Non. Matt [Weiner] a toujours eu le contrôle de la série, et ce n’est pas tout, AMC nous a beaucoup soutenus, la chaîne est ravie de ce que nous faisons. Donc j’ai l’impression que nous avons réalisé nos souhaits depuis le début, sans faire de concessions, et c'est toujours le cas, c'est ce qui donne son intégrité à la série. Je pense que c'est une caractéristique que nous avons depuis le début.

    Traduction William Beaudenon

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