Cinémas sans lumière. Ce mercredi 4 novembre, de 18h à 19h, les 2 100 salles de cinémas de l'hexagone, aussi bien les salles indépendantes que les grands circuits tels UGC ou Gaumont, éteindront leurs enseignes lumineuses. La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) est à l'origine de cette action symbolique qui a pour but d'alerter les pouvoirs publics sur la dégradation de la situation économique des salles.
Un "cri d'alarme" pour la survie des salles
"Les salles de cinéma souffrent de difficultés économiques structurelles, aggravées par la nouvelle chronologie des médias", selon la Fédération, qui note qu'un investissement de près de 2 milliards d'euros en moins de 20 ans a été effectué, mais au prix d'une augmentation des prix des équipements alors que, dans le même temps, la hausse des prix des billets (11%) a été inférieure à l'inflation (19%). La Fédération estime également que les salles sont défavorisées en raison de taxes supérieures à celles appliquées aux chaînes de télévision, aux DVD et à la vidéo à la demande. Elle note par ailleurs qu'après l'adoption de la loi Hadopi contre le téléchargement illégal, la durée d'exclusivité d'exploitation des films par les salles de cinéma a été réduite, fragilisant leur équilibre économique. Pour la FNCF, "la situation économique difficile des salles de cinéma remet en jeu la création cinématographique et l'animation culturelle et sociale du territoire." Elle estime "des mesures de rééquilibrage nécessaires pour rétablir une situation économique équitable", telles le biais d'une baisse des taux de location des films, des mesures fiscales comme l'exonération sectorielle de la taxe professionnelle, et un crédit d'impôts. "Si les pouvoirs publics ne prennent pas en compte ce cri d'alarme et n'agissent pas très vite, les salles de cinéma ne pourront survivre", conclut la Fédération.
Clément Cuyer