1986-1989 - Les courts métrages
En 1986, la Computer Graphics Division quitte le giron Lucasfilm. Criblé de dettes à la suite d'un divorce coûteux et de l'échec commercial de Howard le canard, George Lucas se sépare de l'entité, rachetée pour 5 millions de dollars par Steve Jobs, cofondateur de Apple. Ecarté à cette époque de sa société, Jobs se jette dans l'aventure de l'animation par ordinateur aux côtés de 43 collaborateurs : Pixar est né. Il fonde parallèlement NeXT Computer Inc., une société de matériel informatique.
A cette époque, l'équipe dédiée à l'animation n'est pas au centre de la société. Pixar base son économie sur la vente de logiciels et de matériel, dont le logiciel CAPS acheté par Disney pour automatiser la colorisation des films d'animation et le Pixar Image Computer, un ordinateur dédié à l'animation mais également aux administrations et à l'imagerie médicale. Les expérimentations artistiques de John Lasseter et ses collègues sont d'ailleurs critiquées, dans la mesure où elles coûtent cher à une entreprise encore peu solide financièrement.
Pourtant, c'est grâce aux courts métrages produits au sein de la société que Pixar assure sa promotion. Comme le résume John Lasseter dans le DVD dédié aux courts métrages du studio, "nous représentions à l'époque 1% de la société mais 99% de sa visibilité". Cette visibilité, elle se matérialise régulièrement au SIGGRAPH, où l'équipe Pixar triomphe. Comme en 1986, avec Luxo Jr. : en donnant littéralement vie à deux lampes de bureau, John Lasseter & Cie subjuguent la profession. L'un des particpants, véritable pointure dans le domaine de l'infographie, viendra même demander à Lasseter non pas des précisions techniques, mais si la lampe adulte est un papa ou une maman ! L'Académie nominera quant à elle le film à l'Oscar du Meilleur court métrage. Pixar (dont Luxo est désormais le logo officiel) a gagné son pari : mettre la technologie au service de l'histoire. Et si possible, les meilleures histoires.
La politique de production du studio ira désormais dans ce sens : miser sur des récits et des personnages forts, tout en innovant au niveau technologique. Cette double approche se retrouvera dans les courts métrages suivants : les rêves d'un petit monocyle abandonné / la pluie et la nuit pour Red's Dream (1987), la vie des jouets / le premier être humain animé par ordinateur pour Tin Toy (1988), le comique à la Chuck Jones / la 3D pour Knick Knack (1989). Un Oscar viendra d'ailleurs saluer Tin Toy, ouvrant la voix à la prochaine révolution Pixar : le long métrage.
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