En mars dernier, la diffusion sur Arte de La Journée de la jupe, quelques jours avant sa sortie en salles, avait remporté un franc succès... et suscité la colère d'une partie des exploitants, inquiets de la concurrence du petit écran. La situation est un peu différente avec London River de Rachid Bouchareb, dans la mesure où le long métrage, diffusé ce soir sur Arte, ne sera visible en salles que le 23 septembre prochain. Il faut savoir que, comme le film de Jean-Paul Lilienfeld avec Isabelle Adjani, London River était au départ uniquement destiné à la télévision. Mais le film a connu les honneurs de la compétition au Festival de Berlin -il en est même reparti avec un Prix d'interprétation pour Sotigui Kouyate-, ce qui, ajouté à la notoriété du réalisateur d'Indigènes, explique sa sortie dans les salles obscures.
L'après 11-septembre vu par Bouchareb
London River raconte la rencontre, à Londres, après les attentats de 2005, d'une femme, anglaise et chrétienne (Brenda Blethyn), et d'un homme, africain et musulman (Sotigui Kouyate), tous deux inquiets pour le sort de leur enfant. Un film en forme d'appel au dialogue entre les cultures dans le monde de l'après 11-septembre. Signalons enfin que Rachid Bouchareb devrait s'atteler dès le mois de juillet au tournage de Hors-la-loi, dans lequel il reviendra sur les massacres de 1945 en Algérie et le processus de décolonisation, avec une partie du casting d'indigènes (Roschdy Zem, Sami Bouajila, Bernard Blancan).
JD