Ségolène Royal vous a émue, auriez-vous aimé la rencontrer ?
Je l'ai rencontrée. (Rires) Par hasard aux Francofolies de la Rochelle l'été dernier. J'allais à un concert d'Alain Bashung. Et elle faisait le discours d'ouverture des Francofolies. Je finissais le film peu de temps avant. Dans ma tête, c'était encore très frais. J'étais en train de boire à une terrasse quand j'ai aperçu Ségolène Royal. J'ai saisi l'occasion et je suis allée me présenter. Elle avait déjà entendu parler du projet sur la promotion Voltaire. Nous avons discuté quelques minutes. Elle m'a posé des questions sur le film et m'a demandé de la tenir informée de sa diffusion. Elle m'a souhaité un bon festival et m'a donné un petit bracelet pour assister à son discours d'ouverture. En écoutant son discours, je me suis vue sur le tournage. Quelques semaines auparavant, je faisais un discours semblable, avec mes fiches, avec mon micro. La vie réserve de drôles de surprises parfois !
Comment s'est passée la collaboration avec le réalisateur, Raoul Peck ?
J'ai adoré ! Raoul aime bien travailler avec ses acteurs en amont. D'ailleurs, quand on arrive en tournage, on sait tous dans quelle direction on va. Et c'est plutôt agréable. Même sur le tournage, on avait deux heures de mise en place le matin avec lui. Il incitait à proposer des choses, pour ensuite construire ensemble petit à petit. C'est une méthode de travail qui me convient tout à fait. J'ai aimé sa rigueur, il a une exigence redoutable. Et du coup, on a confiance. Il sait exactement ce qu'il veut. Il arrive à amener les gens là où il veut.
On sent une grande complicité entre la petite bande à l'écran. Comment parvient-on à créer cela ?
C'est arrivé très vite. En fait, nous allions dans les anciens locaux de l'ENA, devenus Sciences Politiques, pour voir comment les cours se passaient. Et tout de suite, nous avons commencé à faire des choses ensemble, à aller sur les marchés voir comment se passaient les tractations. Nous nous sommes beaucoup amusés. Thibault Vinçon est extrêmement drôle. J'ai adoré Céline Sallette, nous nous sommes très bien entendues. Et pourtant dans le film c'est très tendu entre nous. Robinson (Stévenin) et Valentin (Merlet) ont une bonté naturelle. Nous étions tellement heureux de faire ce film ensemble. On ne se connaissait pas au départ, moi j'avais fait un téléfilm qu'avec Valentin auparavant, c'est tout (ndlr : Pierre et Jean).
Vous serez prochainement à l'affiche de "No Pasaran" ?
Oui, le tournage s'est terminé il y a un mois. Nous avons tourné dans les Pyrénées. No Pasaran est une sorte de fable écolo-punk avec un casting assez hétéroclite : de Murray Head, à Rossy de Palma, en passant par Bernard Blancan ou Cyril Lecomte. Le film nous plonge dans un univers surréaliste à la Delicatessen et raconte l'histoire d'une vallée qui va se faire traverser par une autoroute. En attendant la sortie du film, je serai à partir du 3 février sur les planches à Amiens pour une version du mythe de Médée totalement revisitée par Ladislas Chollat. La pièce se jouera ensuite à Paris au Vingtième Théâtre dès le 29 avril.
Notre question incontournable sur les séries, quelles séries suivez-vous ?
Je ne regarde pas beaucoup les séries en fait. J'avais vu un peu The L Word, et là je viens de commencer à regarder Entourage. J'adore découvrir les rouages du cinéma à Hollywood, c'est assez dingue je trouve (rires).
Avec le recul, plus de 6 mois après l'arrêt du tournage, un dernier mot sur "L'école du pouvoir" ?
Je les retrouverais bien moi les personnages un peu à la façon de Nos meilleures années. Je l'ai ressenti comme ça ce film. On suit leur évolution dans une époque, dans leurs histoires intimes. Puis on se dit : "Et après ?" On a encore envie de savoir ce qu'il se passe après !
Propos recueillis par Pascal Muscarnera le 16 janvier 2009