AlloCiné Séries : Comment avez-vous réagi quand vous avez appris que "La vie est à nous" serait diffusée dans la case historique de "Sous le soleil" ?
Nicolas Berger Vachon (alias Nicolas) : Avec beaucoup d'humour ! Non... (rires) On l'a su il y a deux mois à peu près donc ça n'a pas joué sur l'écriture de la série. En termes de longévité, on espère avoir le même succès évidemment !
Peut-on faire un rapprochement entre les deux séries ?
Thomas Seraphine (alias Mathieu) : On a eu plus de liberté je crois. Les conditions de tournage ne sont pas les même. On a eu plus de temps pour tourner nos épisodes. Puis nous, les acteurs de la série, nous nous sommes vraiment impliqués. On n'a pas simplement récité nos textes appris par coeur. On y a mis un peu de nous.
La série s'inscrit-elle dans le renouveau de la fiction française dont on parle beaucoup en ce moment ?
Marc Chayette (producteur) : Oui, déjà ce n'est pas une série policière ! Le ton est résolument moderne, les thèmes traités et le langage des personnages est très actuel.
Avez-vous parfois improvisé au niveau des dialogues ?
Thomas Seraphine : Ils ont été tellement bien écrits par Stéphane Keller que l'on a pas eu à modifier nos textes ! Il nous est arrivé de changer deux-trois choses mais de là à parler d'improvisation, non.
Comment avez-vous choisi vos personnages, vous avez dû suivre un cahier des charges particulier imposé par la chaîne ?
Stéphane Keller (scénariste) : Non. Au début, il y a eu toute une période de tâtonnement où l'on ne savait pas très bien encore s'il s'agissait de la suite de La Vie devant nous ou d'une toute autre série. Ayant beaucoup travaillé sur la première série, dans ma tête, au début, il s'agissait des même personnages. Par la suite, quand on a changé leurs prénoms, j'ai pu passer à autre chose et ne plus penser aux premiers personnages mais bien aux nouveaux. Ceux-là sont plus matûres, leur psychologie est différente malgré des similitudes.
Pourquoi pas la suite de "La vie devant nous" justement ?
Marc Chayette : Il y avait un décalage d'âge donc on ne pouvait pas faire exactement une suite. C'est une suite sans en être une. C'est un spin-off, une série dérivée en quelques sortes. Puis il y a de nouveaux comédiens qui ont rejoint la première équipe et d'autres qui sont partis.
Comment définiriez-vous cette nouvelle série ?
Thomas Seraphine : Ce n'est pas une série manichéenne. Il n'y a pas les bons d'un coté, les méchants de l'autre. Tous les personnages font des erreurs à un moment donné. C'est à la fois grave et léger. C'est proche de la vie, la vraie. Les histoires ne sont pas trop extravagantes. Puis c'est moderne. On évoque les rencontres sur internet à travers mon personnage par exemple. La série est fine, bien ficelée.
Stéphane Keller : Les personnages sont vrais sans être caricaturaux. Puis sur 24 épisodes, ils ont le temps d'évoluer, de grandir. Ils deviennent de plus en plus riches intérieurement et de plus en plus attachants. De plus en plus soudés aussi malgré les disputes et les divergences d'opinion. Ils ne se polissent pas, ils prennent des aspérités.
Quelquepart, ils refusent tous de grandir, non ?
Stéphane Keller : C'est le propos de départ. Ils savent tous qu'il leur faut sauter le pas. Ils ne sont pas dupes. "Est-ce qu'on se met en couple ? Est-ce qu'on fait un enfant ? Profitons de nos derniers instants d'insouciance !" Voilà un peu leur état d'esprit. Ils sont tous dans une période de transition dans leurs vies. Ce moment un peu magique que l'on a tous vécu.
Marc Chayette : Il y a une vraie difficulté pour la nouvelle génération à entrer dans la vie active. Le chômage, trouver un logement... C'était la demande de la chaîne de traiter de ces sujets, d'être au plus proche des réalités. C'est aussi pour ça que l'on s'est démarqué de la première série. A l'époque, il s'agissait de jeunes lycéens du 16ème qui vivaient dans un cocon. Là on est dans un éclatement social. Ils doivent se débrouiller tous seuls. Ils n'ont plus papa maman derrière eux. La série est donc parfois légère mais toujours ancrée dans une réalité sociale.
Charlie Nune : C'est pas facile d'avoir 30 ans aujourd'hui. Tous les personnages réagissent différement face à cette réalité qui les opressent. Certains sautent le pas, d'autres refusent. Certains retournent même en arrière.
Y'a-t-il une scène qui vous a particulièrement marqué ?
Charlie Nune : Oui, le coming-out de Kelly par exemple. C'est une scène formidable, énorme en comédie et en émotion. Mais il y en a beaucoup d'autres. Certains épisodes sont mémorables.
Propos recueillis par Jean-Maxime Renault le 11 Décembre 2008 à Paris
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