AlloCiné Séries : Vous aviez déjà interprété le rôle d'un avocat dans la courte série "Conviction". Votre personnage dans "Raising The Bar" est-il similaire au précédent ?
J. August Richards : Interpréter le rôle de Marcus McGrath dans Raising the Bar a été un véritable challenge pour moi. Mon personnage dans Conviction était uniquement motivé par l'ambition alors que celui de Raising the Bar est habité par un profond désir de "sauver" la communauté noire. La semaine dernière, en tournant une scène, j'ai eu une révélation. Mon personnage devait prononcer un discours qui allait totalement à l'encontre de mes convictions. Je me suis battu contre les producteurs, les scénaristes, contre tout le monde, pour qu'on ne le tourne pas. J'ai dû me résigner. Je me suis alors assis, le texte sous les yeux, j'ai réfléchi et j'ai finalement compris que mon métier demandait parfois d'adopter un point de vue qui diverge totalement du sien, que c'est ce qui en faisait sa richesse aussi. Jouer des personnages très éloignés de ce que je suis dans la vie est facile. Je n'ai pas eu de mal à me mettre dans la peau d'un chasseur de vampires pendant quelques années, par exemple. Mais ce personnage-ci vient du même milieu que moi, nous avons une histoire en commun, et pourtant, nos opinions sont totalement opposées, qu'il s'agisse de politique ou de racisme.
"Raising The Bar" traite donc du racisme ?
Oui, énormément. Bien plus que l'on ne pourrait le croire à première vue. La série traite du racisme mais elle met également en évidence à quel point les failles du système judiciaire ont un impact sur la population pauvre et les minorités. Tous les aspects de ce véritable problème de notre société sont abordés. Comme dans la série Grey's Anatomy, que j'aime beaucoup d'ailleurs, les personnages qui font parti d'une minorité ne sont pas en retrait par rapport aux autres. C'est quelque chose que j'apprécie.
Si vous ne partagez pas les convictions de votre personnage, partagez-vous celles de la série ?
Quand j'ai accepté ce rôle dans Raising the Bar, je me suis tout de suite lancé dans la lecture du livre qui a inspiré la série : "Indefensible : One lawyer's Journey Into the Inferno of American Justice" de David Feige. Il se trouve qu'en plus, c'est un ami. Nous voyons les choses de la même façon même s'il est encore plus libéral que moi ! Et je vous assure qu'il faut le faire ! Cette série me ressemble, c'est pourquoi je suis fier de faire partie de l'aventure.
Le casting de "Raising The Bar" est particulièrement fourni. Comment se passe le tournage avec les autres acteurs ?
Très bien. Mark-Paul Gosselaar et moi sommes très complices. Nous avons la même façon de travailler. Jane Kaczmarek a un don pour mettre du fun dans toutes ses répliques et dans le moindre de ses faits et gestes et cela m'inspire beaucoup. Nous formons une équipe soudée.
Avant de travailler avec lui, étiez-vous familier avec l'univers de Steven Bochco ?
J'ai grandi devant ses séries ! Notamment Docteur Doogie. D'ailleurs, Neil Patrick Harris, dont j'étais fan, est devenu un ami proche. Ce qui est fou c'est que sans m'en rendre compte, à l'époque, je travaillais quand je passais des heures devant la télévision ! J'ai vu toutes les séries de Steven Bochco et je suis très honoré de faire parti du panthéon des personnes qui ont eu la chance de travailler avec lui.
C'est Joss Whedon qui vous avait offert votre premier rôle d'avocat dans la série "Angel", intéressez-vous toujours à la série et à ce que votre personnage est devenu dans les comic-books qui la prolonge ?
Non, pas du tout. Racontez-moi !
Gunn est devenu le plus grand bad boy de Los Angeles et c'est maintenant un vampire ...
C'est pas vrai ? Mon Dieu, il faut que je lise ça ! J'ai toujours su que cela finirait par arriver. J'espère que j'aurai un jour l'occasion de reprendre ce rôle. Je me sens encore très proche de lui.
Des nouvelles du film "Paved With Good Intentions" dans lequel vous avez joué ?
Les producteurs sont toujours à la recherche de distributeurs. Le film devrait sortir prochainement en DVD, comme ça se fait de plus en plus. C'est un drame familial dans lequel je joue le rôle d'un courtier en bourse. Ainsi, maintenant, quand on me demande si je n'en ai pas marre de jouer les avocats, je répond que non, je joue aussi les courtiers en bourse !
Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles en Septembre 2008.
Infos, coups de coeur, fun : rendez-vous sur le blog de la Rédac !
