AlloCiné Séries : Comment avez-vous fait partie de "Gossip Girl" ?
Penn Badgley : Je ne suis pas passé par le chemin traditionnel des auditions. Je connaissais Stephanie Savage, la co-créatrice de la série. Je connaissais aussi un petit peu Josh Schwartz, l'autre créateur. J'avais fait une série avec Stephanie quelques années auparavant (ndlr : La Famille Carver), une des nombreuses séries que j'ai faites et qui n'a pas marché (rires) ! Elle est venue me voir avec le script, d'ailleurs la première fois que j'ai entendu parler de Gossip Girl, je ne savais même pas que Stephanie était impliquée dans le projet. Elle m'a donc donné le scénario et m'a parlé du personnage, des directions possibles. J'ai été tout de suite emballé et j'ai sauté dans le vide ! Voilà comment je me suis retrouvé dans cette aventure...
Le succès de la série a eu des conséquences négatives. Vous vous êtes tous retrouvés en Une des magazines people, au centre des rumeurs... Comment vivez-vous cette situation ?
Au début, ça ne m'a pas vraiment embêté mais j'y ai pas mal réfléchi. Maintenant on a tous pris la mesure de la situation et appris à vivre avec. Au final, on se rend compte que ce n'est pas si embêtant que ça et ce n'est de toute façon pas allé très loin. Quelquefois, bien évidemment, on est un peu fatigué mais on fait avec. Au final je me dis qu'il y a beaucoup plus de points positifs que négatifs dans cette aventure. Tout ce qui touche à ma vie privée est très sensible. Je veux bien parler de la manière dont le show a affecté ma vie, mais lorsque l'on me demande des choses sur ma famille, mes amis ou avec qui je sors, la question qui revient le plus souvent, là non. Nous sommes tous concernés. Chace Crawford par exemple est au centre de beaucoup de rumeurs, en tout cas aux Etats-Unis. Il a dû apprendre très vite à protéger sa vie privée. Maintenant en interview, il est parfois obligé d'esquiver les réponses (rires) !
Dan a un gros problème : la personne qu'il aime, Serena, vient d'un monde qu'il déteste ! Est-ce un bon résumé de la situation ?
C'est le meilleur résumé que l'on peut faire (rires) !
Justement, pouvez-vous nous présenter un peu votre personnage ?
Dan a un problème... parce qu'il aime une personne qui fait partie du monde qu'il déteste (rires) ! Il choisit de ne pas faire partie de ce monde et il en retire beaucoup de fierté. Cette fille qu'il aime, Serena, règne sur ce monde et Dan le sait. Mais il imagine qu'elle est différente des autres. Il y a d'ailleurs un malentendu dans les premiers épisodes où, entendant des choses sur le passé de Serena, il se demande si elle est bien celle qu'il imagine ou si elle représente tout ce qu'il déteste. Il arrive finalement à faire la part des choses après quelques épisodes et leur histoire peut enfin commencer... Dan est sans doute le personnage de la série auquel on peut le plus s'identifier car c'est sans aucun doute le garçon le plus normal de toute la bande. En même temps je crois que nous faisons beaucoup d'efforts pour donner à chaque personnage de la profondeur et de la dimension, de l'authenticité et du poids. On évite la caricature, de faire d'eux des ivrognes s'habillant avec des vêtements de haute-couture. On essaie de jouer aussi avec le fait que Dan est parfois trop gentil. Au fil de la saison, il évolue. Parfois je le trouve d'ailleurs très hautain par rapport à ceux qui l'entourent. Personne n'est parfait ! Et Dan pourrait même devenir méchant...
Et New York ?
C'est une ville incroyable ! Elle me manque, cela fait plus d'un mois que je n'y suis pas retourné... Nous y vivons, nous y travaillons. La ville est devenue un personnage à part entière. Elle nous a ouvert grands ses bras et nous y découvrons chaque jour des nouvelles choses.
Vous avez joué auparavant dans "The Bedford Diaries" qui traitait aussi de sexe...
Mais c'était beaucoup moins physique et plus cérébral. J'ai revu tous les épisodes et cela m'a fatigué (rires) ! Chaque phrase faisait référence au sexe ! Toutes ! On ne faisait que parler de sexe, encore et encore. Mais on ne le faisait jamais ! C'était très intellectuel, la série a d'ailleurs été créée par des gens vraiment brillants comme Tom Fontana, que j'admire et avec qui j'ai gardé contact. C'est un formidable scénariste mais peut-être qu'il ne peut pas écrire pour les adolescents. Selon moi, The Bedford Diaries n'a jamais trouvé son ton.
Quelle est l'approche du sexe dans "Gossip Girl" ?
C'est peut-être un peu léger mais c'est à l'image des adolescents je pense. La série réussit à montrer les deux faces de ce sujet: le glamour et son opposé. Chuck et Blair en sont les parfaits exemples car ils finissent par se détester eux-mêmes, par haïr leurs parents tout en pensant que ces derniers les détestent aussi. Ils n'hésitent pas à faire des coups bas à leurs amis, ils se perdent dans la boisson. Au final, ils sont simplement malheureux. Pour moi, la série est très responsable.
Etes-vous impliqué dans l'écriture de la série ? Dans l'évolution de votre personnage ?
Je fais sur Gossip Girl ce que j'ai toujours fait : je change un peu mes répliques, pour les rendre plus naturelles. Un scénariste a un rôle primordial mais, dans le cas d'une série comme Gossip, il s'agit d'un adulte écrivant un dialogue d'adolescent et parfois, il peut sonner faux car l'adolescence est une loitaine période pour lui, en tout cas davantage que pour moi. Je ne change pas grand chose, juste ce qu'il faut pour rendre la réplique plus naturelle et plus en accord avec moi. Par exemple, je ne me vois pas et je ne vois pas Dan dire un truc du genre "Trop génial" ! Et d'ailleurs, les adolescents d'aujourd'hui ne le disent pas. Le personnage de Dan, qui est profondément étrange, a subi pas mal de changement : entre le roman et la première version du scénario puis entre le pilote et la série.
Propos recueillis par Thomas Destouches
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