C'est l'autre metteur en scène dont j'ai été très très proche. Il m'a même aidé sur More, pour la voix off du début. Il a vécu chez moi, et je suis allé vivre chez lui, sur l'île où il habitait. Il était d'une grande générosité. Et il se trouve que c'était aussi un des cinéastes qui m'ont le plus marqué, avant même que je le rencontre.
[On en arrive à Wim Wenders, réalisateur de Nick's Movie... et donc à la Mostra de Venise, où Inju, la bête dans l'ombre est présenté en compétition, et Wenders président du jury]. Avec le Festival de Cannes, je n'ai jamais eu de chance : mes deux meilleurs films, Le Mystère von Bulow et La Vierge des tueurs y ont été refusés. Je savais qu'ils étaient bons, quand même ! (sourire) Un festival, c'est important pour la promotion d'un film, c'est tout. Le fait de gagner ou pas, c'est secondaire. Ce qui compte, c'est qu'un film soit bien reçu, qu'il marque les esprits. J'ai moi-même toujours refusé de faire partie d'un jury. C'est la seule parole du Christ que je suis absolument à la lettre : tu ne jugeras pas. Tout simplement parce que c'est du pouvoir, or je déteste le pouvoir. J'ai une haine viscérale pour ça, y compris pour mon propre pouvoir de metteur en scène que j'essaie d'oublier quand je fais un film !