Le gouvernement italien de Silvio Berlusconi vient de présenter au parlement le paquet des mesures fiscales dans lequel ne figure plus un texte mettant en place des facilités fiscales à toute entreprise du secteur privé décidant de financer des films d'auteur. Ce texte avait été adopté en commission sous le précédent gouvernement présidé par Romano Prodi. Les trois principales associations du secteur ont clairement dénoncées une mesure "en totale contradiction avec la volonté déclarée d'abandonner les politiques d'aide pour rendre possible de nouveaux investissements." Les déclarations n'en sont pas restées là, puisque l'Association nationale de l'industrie cinématographique (Anica) pense que "le gouvernement a décidé d'infliger un coup mortel au cinéma italien au moment même où il fait preuve au niveau international de sa vitalité artistique et industrielle. Une loi décisive pour l'avenir de notre cinéma vient d'être abrogée."
Boycott à l'italienne
Il semble bien que les organisations les plus influentes de l'industrie cinématographique italienne soient particulièrement mobilisées sur cette affaire. Elles comptent exprimer haut et fort leurs revendications même si pour cela il faut appeller au boycott des festivals de cinéma. C'est ainsi que le président de l'Association des Producteurs Indépendants (API), Angelo Barbagallo, a déclaré que la situation était "très grave et absolument incompréhensible car ce texte est indispensable. D'autant que la droite avait également soutenu ces mesures sous Romano Prodi." Avant d'ajouter que "si ces articles ne sont pas réinsérés dans le paquet fiscal, il est clair que nous n'irons pas à Venise. Nous sommes tous d'accord là-dessus."
Rémi Labé avec AFP
