AlloCiné : Sergio, vous avez tourné beaucoup de films. Qu'est-ce qui vous a plus particulièrement attiré vers Le Prince Caspian ?
Sergio Castellitto : Oui, j'ai fait beaucoup de films, mais c'est la première fois que je joue un méchant. Ça a donc été pour moi une expérience totalement nouvelle et je me suis régalé , j'ai sans cesse éviter de jouer le stéréotype du méchant que j'avais en tête. J'ai beaucoup d'admiration pour Andrew Adamson, le metteur en scène, parce qu'il a fait très attention aux rapports psychologiques entre les personnages. Et puis, étant donné qu'il s'agit d'un grand film d'action, mon jeu devait être à la fois athlétique et psychologique, ce qui était aussi tout nouveau pour moi.
AlloCiné : Le Monde de Narnia est, bien entendu, une série littéraire classique. Connaissiez-vous les livres avant de décrocher le rôle ?
Sergio Castellitto : C'est différent pour moi parce que j'ai deux enfants qui connaissaient très bien le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique. Ils adorent, donc quand je leur ai dit que j'allais jouer dans Le Monde de Narnia : chapitre 2 - Prince Caspian, ils étaient très excités.
AlloCiné : Le scénario de Prince Caspian était évidemment écrit en anglais. L'avez-vous fait traduire en italien pour vous aider à comprendre un peu mieux l'histoire ?
Sergio Castellitto : Oui, et pas simplement pour l'histoire. C'était très important pour moi de saisir le sens psychologique de l'action et des dialogues. Nous avons aussi étudié les accents car Andrew Adamson voulait une sorte d'accent méditerranéen généralisé pour les Telmarins – un mélange d'espagnol, italien, grec, nord-africain et français – ce qui était en fait assez facile pour moi.
AlloCiné : Le Lion, la sorcière blanche et l'armoire magique a connu un très grand succès et Prince Caspian semble être un cran au-dessus. Avez-vous ressenti une certaine pression du seul fait d'en faire partie ?
Sergio Castellitto : J'étais intéressé par toutes les différentes nationalités sur le plateau. Il y avait des Italiens, des Espagnols, des Mexicains, des Français, des Anglais, des Américains, etc. On se serait cru dans un endroit qui tenait à la fois d'un camp de gitans et de Babel.
AlloCiné : Avez-vous trouvé que travailler avec Andrew Adamson était différent, par rapport aux metteurs en scène italiens ?
Sergio Castellitto : Je pense qu'un bon metteur en scène se reconnait quelle que soit sa nationalité. Je me suis juste senti très honoré qu'Andrew m'ait choisi pour ce rôle et m'ait donné cette opportunité. C'est quelqu'un qui a d'immenses qualités, à la fois humaines et en tant que metteur en scène. J'espère que j'aurai l'occasion de rencontrer davantage de metteurs en scène comme lui à l'avenir.
AlloCiné : beaucoup d'acteurs qui jouent des rôles de méchants disent qu'il est important de ne pas juger leur personnage mais d'essayer de comprendre ses raisons d'agir. Avez-vous eu cette approche pour le roi Miraz ?
Sergio Castellitto :Oui, absolument. J'ai parfois eu l'impression d'être l'avocat du roi Miraz ! Oui, c'est un assassin qui a tué son frère, comme le prince Claudius dans Hamlet, mais il aime aussi sa famille, et il pense que c'est son droit d'être roi et de transmettre le royaume à son fils. C'est aussi un soldat, un bon soldat, pas un lâche.