Charlotte Rampling dans Sous le sable (2001)
Ca aussi, c'est un très beau film. François Ozon est un metteur en scène qui a été décisif pour moi. C'est grâce à lui que je me suis autorisée à être féminine. Il a été comme un virage dans mon travail, mais aussi dans ma vie en tant que femme, en tant que personne. C'est comme s'il m'avait donné l'autorisation d'être comme je suis, et d'arrêter de me cacher. J'ai beaucoup de gratitude envers lui. Et puis c'est devenu un ami. On a fait deux films ensemble, et j'aimerais beaucoup retravailler avec lui. Là, j'étais un peu jalouse parce qu'il a fait un film sans moi... (sourire) Quand j'ai vu Sous le sable, j'ai trouvé la lumière et le cadre très beaux. Alors je me suis dit : je vais engager le chef-opérateur et le cadreur. Et puis je me suis renseignée et j'ai appris que le cadreur c'était François Ozon ! C'était un peu difficile de lui demander de faire le cadre pour mon film, donc j'ai demandé à Jeanne Lapoirie, qui avait fait la lumière de 5x2, de faire la lumière et le cadre sur mes deux films.
Comme les nageurs russes
Depuis que suis réalisatrice, je me sens plus tranquille, plus libre en tant qu'actrice, avec moins de pression -que je me mettais moi-même. Ca ne veut pas dire que c'est moins important, moins passionné. C'est un peu comme ces nageurs russes qui s'entraînaient dans des piscines de boue : ensuite, quand ils allaient faire les compétitions dans les piscines, ils avaient l'impression que c'était très facile, parce que l'eau était légère, comparé à la boue. J'ai un peu la même sensation : c'est tellement fatigant de réaliser un film, tout en jouant dedans, que quand je me retrouve sur un autre tournage -même si un tournage, c'est toujours difficile-, je me sens très légère.