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    David Brécourt donne sa parole de flic !

    Après "Sous le Soleil", David Brécourt revient en tête d'affiche d'une nouvelle série intitulée "Adresse Inconnue". Fini le soleil de St-Tropez, l'acteur pose aujourd'hui ses valises dans le Nord pour incarner un flic mystérieux...

    AlloCiné Séries : Comment êtes-vous monté à bord de la série "Adresse Inconnue" ?

    David Brécourt : Ce qui est assez marrant, c'est que lorsque l'on m'a proposé le projet et que l'on m'a raconté le personnage, au bout de 10 minutes, j'ai pris la parole pour dire : "Je suis super content, j'ai très envie de jouer un flic ! Cela me botterait de jouer un flic qui a un côté un peu Marshall, avec une veste en peau, des santiags, le mec un peu crade quoi !". Et là, on m'a dit :"Non, David, ce n'est pas du tout le personnage... Ce n'est pas du tout ça, non, non, non.... C'est un pisteur, un chercheur, c'est quelqu'un de très pointu. On va lui mettre une veste noire et il va être un peu élégant." Sur le coup, pendant 30 secondes, je me suis dit :"Ben mince...". Mais, ensuite, j'ai compris que ce serait très bien de l'aborder de cette manière.

    Au final, c'est un personnage assez contemplatif, qui préfère observer avant de prendre une décision...

    Oui, c'est très précis. Cela faisait d'ailleurs partie des indications de Lissa Pillu [la productrice]. Lorsque j'ai regardé la série pour la première fois, je l'ai bien vu. Il regarde bien les autres personnages, il est tout le temps fixé sur eux... Le tout avec un côté un peu énigmatique et concentré. C'est un personnage pragmatique et énigmatique. Pour l'interpréter, j'ai bien travaillé mon texte et je me suis aussi penché sur les intrigues, mais dans la mesure, justement pour conserver la surprise de l'enquête. A des moments, j'étais dans le flou, mais ce n'était pas inintéressant. Ce qui est bien aussi, c'est qu'on ne voit pas du tout de vie privée. Dans la série, rien ne sera développé à ce niveau-là...

    Pourtant, avec Clotilde, le personnage joué Raphaëlle Agogué, on a le sentiment que l'on va finir par en savoir plus. Au début, vous n'êtes d'ailleurs pas très sympa avec elle...

    Oui, dans les premiers épisodes, je la saque. En fait, c'est la fille d'un commissaire que j'ai connu. Et, il impose sa fille. Quand elle arrive, c'est la petite blonde très mignonne et elle a un petit carnet mauve, avec son crayon. (Rires) Elle sort à peine de l'école de police et mon personnage lui apprend le métier. Petit à petit, nos rapports se détendent et ça va de mieux en mieux. Et en effet, c'est un personnage qui montre plus ses sentiments que le mien.

    Choisir de ne pas dévoiler la vie privée des personnages est l'un des points qui rapproche la série des fictions américaines...

    En fait, je ne regarde pas les séries américaines. Je trouve qu'on a ce qu'il faut pour faire de belles choses en France. On a des bons acteurs, des bons réalisateurs, des bons producteurs. Je suis évidemment au courant qu'il existe FBI : portés disparus, donc avec le sujet, on y pense forcément... Mais, c'est fait à la française. Ce qui est bien, c'est que c'est fait pratiquement dans le terroir lillois et ses décors. Je trouve d'ailleurs que les décors vont très bien avec la série : les murs de brique, le commissariat est d'ailleurs vraiment criant de vérité... Des flics sont venus sur le tournage et ils nous ont dit que c'était crédible, sauf qu'il n'y avait pas assez de bordels dans les bureaux ! Ils nous ont dit : "Il faudrait plus de papiers sur les tables, chez nous, c'est un petit peu plus bordélique". Les flics travaillent dans des conditions difficiles. On a été dans un commissariat de Lille et là-bas, ils nous ont bien dit que leurs locaux étaient sales.

    Vous avez un peu suivi des policiers dans leur travail ?

    Non, malheureusement, je n'ai pas eu le temps. Mais je vais le faire. En fait, la série a démarré sur une idée de Jean-François Abgrall, celui qui a écrit le livre Dans la tête du tueur. Il a pisté pendant très longtemps Francis Heaulme. Ce mec-là est spécialisé dans les gens qui disparaissent. C'est sa spécificité, il est vraiment là-dedans. Bientôt, quand j'aurais un peu plus de temps, je vais passer un peu de temps avec lui. Le suivre quelques jours, parce qu'il est sur des enquêtes tout le temps. Ce sont de longues enquêtes où il piste des gens. Je sais qu'en ce moment, il est sur une enquête qui dure depuis deux ans. C'est beaucoup d'attente, beaucoup de travail. Et ce sera très intéressant de le suivre...

    Le BDI, le service dans lequel les personnages évoluent, existe-t-il vraiment ?

    Oui, depuis l'an 2000. C'est à ce moment-là qu'ils se sont dit qu'il fallait créer une cellule spécialisée dans les disparitions. C'est assez récent en fait.

    Après "Sous le soleil", on vous retrouve à nouveau dans une série, c'est un genre qui vous plaît ?

    Oui, mais le sujet est complètement différent. De plus, Adresse Inconnue raconte une histoire différente à chaque fois, avec cinq personnages récurrents. On part sur de nouvelles aventures à chaque épisode, ce qui est bien. Et pour finir, cela me prend moins de temps. Pour le moment, on tourne trois mois par an. Au pire, on travaillera peut-être quatre/cinq mois par an par la suite. Sous le soleil me prenait vraiment beaucoup de temps, je ne pouvais rien faire d'autre à côté. Alors que là, je joue au théâtre en ce moment [dans Le Jeu de la Vérité - interview réalisée en février]. J'ai enfin le temps d'alterner les deux.

    Cela vous change aussi de climat...

    Oui... Ce qui est marrant, c'est qu'à St-Tropez, sur les plateaux de Sous le soleil, lorsqu'il y avait des gens de mauvaise humeur le matin, je leur disais : "Attendez les mecs, on est pas à Dunkerque-là..." Et maintenant, c'est moi qui me retrouve à Lille, à Roubaix, à Villeneuve-D'Ascq, à tourner sous un temps pourri. C'est pas très gai quand il pleut, c'est sûr...

    Après toutes ces années dans "Sous le soleil", avez-vous eu un petit pincement au coeur au moment de dire au revoir ?

    Oui, parce que ça a été une tranche de ma vie. J'ai passé huit ans là-bas et j'ai appris mon métier d'acteur devant une caméra, car je faisais beaucoup de théâtre avant cela. La première fois que j'ai vu Adresse Inconnue, c'est la première fois - et je dis ça, sans narcissisme - où j'arrivais à me regarder à l'écran sans me dire : "Oh non, pourquoi tu fais ça !" Là, je me trouve crédible et ça, c'est grâce à Sous le soleil. C'est grâce à tout ce que j'ai fait là-bas pendant huit ans, là où j'ai appris mon métier. Ce qui est dommage c'est que les portes ne s'ouvrent pas facilement, même si je n'ai pas à me plaindre et que tout va bien pour moi. Mais, il y a des personnes qui ne veulent pas me voir parce que j'ai tourné dans Sous le soleil, ce que je trouve vraiment écoeurant. C'est nul parce qu'aux Etats-Unis - on le voit bien - c'est comme ça que les acteurs commencent. Ils se font la main sur des séries.

    Il n'y a pas de frontières...

    Non... Et moi, je remercierai toujours Pascal Breton [le producteur] de m'avoir choisi pour Sous le soleil. C'est comme ça que j'ai appris, et il n'y a pas de honte à avoir. Loin de là...

    Vous avez gardé contact avec vos anciens collègues ?

    Oui, surtout avec Tonya [Tonya Kinzinger], qui jouait ma femme pendant des années. C'est une fille géniale qui m'a beaucoup appris. On a beaucoup travaillé tous les deux, et justement, à l'américaine. Les Américains sont des bosseurs, des gros travailleurs, beaucoup plus qu'en France. On ne travaille pas suffisamment car cela va trop vite. Je suis un bosseur et je trouve mon compte au théâtre. Là, je peux travailler, avoir le temps de cogiter, alors que la télé, ça va tellement vite ! Huit séquences par jour pour douze minutes utiles par jour, c'est énorme !

    Propos recueillis en février 2008, lors du 10ème Festival de Luchon

    Retranscription : Raphaëlle Raux-Moreau

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