Doillon : "Je lâche pas l'affaire !"

A partir de photos de ses films, l'auteur têtu du "Premier venu" revient sur son oeuvre, et parle de son travail avec les comédiens, de Gérald Thomassin à Judith Godrèche en passant par Juliette Binoche.

La Puritaine (1986) / Michel Piccoli et Sandrine Bonnaire

Michel Piccoli de dos, on a envie de le voir de face. Sandrine Bonnaire de face, on a envie de la voir de face... (sourire) C'est un film qui n'a pas très bien marché, qui n'a pas été très bien reçu... J'ai tendance à penser que mes films pas mal sont ceux qui n'ont pas bien marché, comme des enfants un peu de travers pour qui on a plus d'affection. Ca m'amusait, l'idée de ce metteur en scène de théâtre qui reconstituait sa fille par petits bouts avec des élèves comédiennes. Il y avait aussi Sabine Azéma. On a bien rigolé avec Michel, ça s'était bien passé.

J'en demandais peut-être un peu trop à Sandrine

Je trouve Sandrine Bonnaire souvent très bien dans le film, mais je lui en demandais peut-être un petit peu trop, et elle n'en était pas forcément tout à fait capable à ce moment-là -alors qu'elle est devenue une comédienne parfaite. On l'avait vue juste avant chez Maurice Pialat, où on l'aimait pour ce qu'elle était. Avec moi, c'était vraiment une composition, donc c'était difficile pour elle. Il lui manquait encore un petit peu d'expérience pour ce métier qu'elle voulait faire... et pour lequel elle allait montrer les plus belles dispositions ! Par ailleurs, sa vie était un peu compliquée à ce moment-là, je sais qu'il y avait un père qui n'allait pas bien, qui était dans une santé tout à fait médiocre (et ça n'allait hélas pas s'arranger). Ca la tourmentait beaucoup et ça devenait compliqué d'avoir toute la concentration demandée, surtout avec le sujet du film -elle était face à un père.

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