Jusqu'à la sortie de Survivre avec les loups de Véra Belmont, le terme "d'après une histoire vraie" avait la même signification pour tout le monde, et renvoyait à une histoire étant vraiment survenue. Voici qui devrait changer, puisque la Belge Misha Defonseca, auteur du livre adapté pour le grand écran, a avoué, dans les colonnes du quotidien belge Le Soir, que ce dernier n'avait en fait rien d'autobiographique : "Ce livre, cette histoire, c'est la mienne. Elle n'est pas la réalité réelle, mais elle a été ma réalité, ma manière de survivre", affirme celle qui, pour ne rien arranger, se nomme en réalité Monique De Wael.
L'impact des loups
Voilà qui a fort peu de chances de faire les affaires d'un long métrage qui peinait déjà à rencontrer le succès. Et ce ne sont pas les excuses, mâtinées d'un aveu de souffrance, de la romancière ("Je demande pardon à tous ceux qui se sentent trahis (...) et de comprendre que je n'ai jamais rien voulu d'autre que de conjurer ma souffrance") qui y changeront quoi que ce soit, puisque l'enquête menée par le journal a rajouté de nouvelles casseroles à sa collection. On y apprend en effet que sa famille n'était pas juive, que ses parents ont été déportés lorsqu'elle avait quatre ans (et non huit), et qu'à l'époque où elle était censée se trouver sur les routes de Pologne, elle était en fait scolarisée à Bruxelles. Des révélations auxquelles risque peu de goûter la réalisatrice Véra Belmont, mystifiée elle aussi, et dont le film est, d'un coup d'un seul, devenu très proche du Domino de Tony Scott, lui aussi "tiré d'une histoire vraie... ou presque".
Vraie interview à propos d'une histoire... fausse
Maximilien Pierrette avec l'AFP