Lors du 47ème Festival de Monte-Carlo, l'équipe d'AlloCiné Séries a interviewé Terry O'Quinn, l'interprète de l'ambigu et mystérieux Locke de Lost. Récit d'un disparu...
Voir l'interview de Terry O'Quinn
AlloCiné Séries : Le final de la saison 3 a été très controversé. De très nombreux fans ont été enthousiasmés par ce twist final révélant que Jack et Kate réussissent à quitter l'île, d'autres l'ont déploré...
Terry O'Quinn : Comme tout ce qui est produit à la télévision et au cinéma, on peut dire qu'une oeuvre tient du géne une fois qu'elle a été vue. Si ça fonctionne, c'est bon. Et je crois que ça fonctionne bien. Mais ils ne m'avaient rien dit de l'épisode avant. Je ne pense pas que cela soit une trahison vis-à-vis du concept de Lost. C'est simplement un virage vers une autre direction et puisque la série ne fait que zigzaguer depuis le début, c'est normal. Le concept est que la série se déroule selon une temporalité fragmentée et c'est à nouveau le cas ici. je pense que les personnes qui ont ressenti une certaine déception regrettent que la fin ne soit pas une happy end. Mais qui a dit que ces scénes avec Jack et Kate en dehors de l'île faisaient vraiment partie de la fin ? Je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse de la toute fin de la série. D'ailleurs personne n'a dit ça. C'est un flash quelque part dansle futur à mon avis. Ce que les images nous disent c'est qu'apparemment Jack et Kate vont partir de l'île et qu'ils ne sont pas morts, en tout cas pas à cet instant.
"Lost" est une série qui déclenche littéralement les passions. On aime ou on déteste. Est-ce un compliment ?
Oui, tout à fait, je prends ça comme un compliment. C'est bénéfique à toutes formes d'art. Si vous considérez quelque chose comme de l'art, c'est parce que vous avez ressenti un sentiment fort le concernant, d'une manière ou d'une autre.
Locke, votre personnage, est en quête. Il semble avoir trouvé sur l'île le chemin idéal pour l'entamer...
Oui et tout tend à le prouver. Je suppose, et j'espère, que la série continuera à explorer cela. Je ne sais pas si... Je ne vais pas en dire plus.
Locke est-il destiné à être seul ?
Locke est un solitaire et c'est peut-être sa destinée. Il est à la merci de son obsession. De telles personnes sont très dures à vivre. Selon lui, le chemin qu'il suit le mène vers un destin ultime, un rôle qu'il pourrait endosser. Il veut désespérément trouver sa place. Selon moi, le plus grand risque pour Locke est qu'il pourrait trouver sa place mais ne pas s'en apercevoir et continuer ainsi sa quête.
Votre personnage est loin d'être lisse. Il cache même une face sombre particulièrement dangereuse. Dans la saison 3, il exécute pratiquement son père. Aimez-vous que Locke soit dérangeant ?
Oui, j'aime le fait qu'il soit toujours sur le fil, à deux doigts de basculer. C'est ce que tout le monde préfère selon moi. On entend toujours des phrases du genre : "Oui c'est sympa de jouer les méchants parce qu'ils sont plus intéressants" ou "Je veus incarner un gentil parce que c'est bon pour ma carrière". En réalité je ne pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises personnes, mais simplement des individus qui font des bonnes ou des mauvaises choses et ont tous de bonnes raisons d'agir ainsi.
Depuis son arrivée sur l'île, Locke a su s'émerveiller de choses, de détails qui ont pu effrayer certains de ses compagnons d'infortune. De par son passé, il a su garder comme une âme d'enfant. On sent presque une naïveté chez lui...
Il cultive une naïveté et une certaine forme d'innocence. Il veut croire en la magie ! Moi aussi d'ailleurs. Il veut croire, non pas en une force supérieure spécifique, mais que nous avons tous un rôle à jouer dans l'univers. Si on arrive à déchiffrer les cartes, on trouve sa place et on peut s'accomplir.
Est-ce que le concept des 48 derniers épisodes et d'une date prédéterminée pour la fin de la série vous inspire ? Est-ce que vous êtes excité à l'idée de ce compte à rebours ?
Je suis en effet très enthousiaste à l'idée de ces 48 derniers épisodes. Cela fixe un but aux scénaristes. Nous sommes tous sûrs que le bateau ne coulera pas en route : il y a désormais un port en vue. Ils ont désormais un but et peuvent concevoir l'intrigue finale. Ils peuvent planifier. On ne participe pas à un projet qui mourra lentement d'hémorragie.
Voir l'interview de Terry O'Quinn
Propos recueillis par Benoït Gonnot et Thomas Destouches
Retranscription : Julien Grégori
lors du 47ème Festival de Monte-Carlo
Infos, coups de coeur, fun : rendez-vous sur le blog de la Rédac !
