Qu'est-ce qui vous a plu dans ce rôle?
Delphine Rollin : Patrick Dewolf est un réalisateur avec qui j'avais envie de travailler depuis longtemps. J'adore ce qu'il fait. C'est un Monsieur et je trouve qu'il n'y en a pas beaucoup en télévision. Ensuite, j'ai travaillé avec Nelly Kafsky [ndlr : la productrice] maintes fois et c'est un peu comme une famille... De plus, le côté onirique me plaisait énormément, parce qu'on a tous envie de faire un peu du fantastique... En tout cas, moi, j'ai gardé une âme d'enfant, j'aime bien ce mélange de genres qu'on a dans La Légende des 3 Clefs, avec le côté aventure/onirique et amour. Il y a cette bande de gamins à laquelle on s'attache très facilement, qui ont ces pouvoirs particuliers et aussi les adultes qui les accompagnent. Et à côté, il y a les "méchants", les personnages un peu ambigus... Même si ce n'est pas tout à fait clair, j'en fais plus ou moins partie. J'aime bien les gens qui ne sont pas forcément sympathiques, je trouve ça plus intéressant à faire (rires). C'est profond, il y a des nuances à jouer.
Dès le départ, votre personnage est dans la séduction...
Oui, elle est too much. Elle en fait beaucoup. Déjà dans le charme, c'est énorme ! Dans la vie, ce genre d'individus m'insupporte... Ce sourire, ce charme en permanence, je trouve ça insupportable. Je suis à peu près l'antithèse de cette nana-là. Mais après, c'est des filles que je vois, que j'observe et c'est vrai qu'elles existent. Quand je me suis vue, quand j'ai vu le premier épisode, c'est vrai que ça m'a mis mal à l'aise... (rires) Je déteste ce genre d'individus dans la vie, j'ai envie de me donner des claques comme je me vois à l'écran ! (rires)
Vous êtes satisfaite du résultat ?
Oui, je suis bien accrochée ! J'ai envie de m'embarquer avec eux. J'ai envie de rentrer avec eux dans la bagnole et de les suivre. Les trois gamins sont formidables, je les trouve super attachants, dans des personnalités très contrastées en plus. Et puis, j'adore Julie Gayet, c'est une femme super. J'aime ce qu'elle dégage, son humanité et j'adore son personnage. Chez cette nana, il y a quelque chose de clair, de sensible, de transparent... Il y a quelque chose de limpide que j'aime énormément. C'est tout le contraire de mon personnage !
Vous auriez aimé incarner ce personnage-là ?
Ah, j'aurais adoré ! C'est une vraie héroïne... Il y a un côté un peu hitchcockien. C'est une aventurière qui a en même temps beaucoup de classe. Elle est assez apprêtée, avec ce côté bourgeois, un peu insupportable au départ. Puis finalement, elle casse ce truc-là, parce qu'on sent qu'en fait, derrière tout ça, c'est une nature. Ca me plaît beaucoup... C'est un peu des personnages héroïques comme cela qu'on a envie de faire et qui font rêver...
Est-ce que Béatrice et votre personnage vont entrer en contact par la suite ?
Oui, on va avoir un contact... C'est une très belle scène, une de celles que j'ai préféré faire. C'était une très chouette journée. A un moment donné, on se rencontre – je ne dis pas où pour pas gâcher le suspens - à un endroit où nous sommes amenées à faire des choses ensemble... Mais je ne peux pas dire en plus, il faut le découvrir dans les prochains épisodes ! C'est très intéressant, et de toute façon, les personnages de femmes sont passionnants dans cette mini-série. Ce que fait Julie est très intéressant, et pour moi c'est le contraire. Je suis la méchante, mais là-dedans, on a toujours des choses à faire. On y met tout ce qu'on déteste, des gens qu'on croise tous les jours ! (rires) L'être humain n'est pas parfait, et heureusement ! Mais, c'est vrai qu'il y a des gens qu'on a envie de claquer par cet excès de séduction, cet excès de vouloir accéder au pouvoir...
Elle semble en effet très consciente de son pouvoir ?
C'est une carriériste. C'est une nana qui n'a pas de doutes, pas l'ombre d'un doute. Ce qui fait que ça la rend même parfois un peu inhumaine. S'il n'y a pas de doutes, c'est étrange, c'est étonnant, ce n'est pas normal. C'est vraiment le genre d'individus au sujet desquel on se demande : "mais où est la faille ?"... Mais, on la trouvera, elle est visible à un moment donné dans la mini-série... C'est toujours fascinant de faire des personnages comme ça. J'adore !!
Propos recueillis par Raphaëlle Raux-Moreau, le 24 octobre à Paris
