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    "FBI : Portés Disparus" selon Hank Steinberg

    Qui est le mieux placé pour parler de "FBI : Portés Disparus" ? Son créateur : Hank Steinberg ! AlloCiné Séries l'a rencontré...

    Lors du 46ème Festival International de télévision de Monte-Carlo, AlloCiné Séries avait rencontré Hank Steinberg, le créateur de FBI : portés disparus, dont la 5ème saison est actuellement diffusée sur France 2...

    AlloCiné Séries : Quel est votre épisode préféré de "FBI : Portés Disparus" ?

    Hank Steinberg :Je ne suis pas objectif vis-à-vis des épisodes que j'ai écrit et réalisé (rires) ! Il y en a un auquel je tiens particulièrement, il s'intitule "John Michaels". Anthony LaPaglia y joue deux rôles : Jack Malone, son personnage habituel, et un vieux monsieur prénommé John Michaels, qui a été vu pour la dernière fois sur le toit d'un immeuble au moment où il allait sauter dans le vide. A la fin de l'épisode on réalise qu'il ne s'agit en fait que d'un rêve et que le vieil homme c'est Jack Malone. Jack est en train de se chercher. C'est très français, très existentialiste (rires) !

    D'où vous est venue l'idée de "FBI : Portés Disparus" ?

    L'idée originale m'a été proposée par les responsables de la société de production de Jerry Bruckheimer (ndlr : le producteur de FBI : portés disparus). Ils m'ont d'abord décrit une série sur des gens disparus. J'y ai réfléchi et je me suis dit que ça pourrait faire un bon show. J'ai donc cherché comment cela pourrait fonctionner, comment suivre une enquête sur une personne disparue, imaginer ses derniers moments et la disparition, qui pourraient être les membres de l'équipe...

    Et vous êtes revenu avec un scénario et la description des personnages ?

    Je suis revenu avec une intrigue et un schéma pour la série. Nous en avons parlé et je me suis mis ensuite au scénario.

    Comment avez-vous composé le casting ?

    Rassembler un casting est un processus généralement assez compliqué. Les producteurs, le studio, en l'occurrence Warner Bros, et le network, CBS, ont leur mot à dire sur les choix et les directions à prendre. Il y a toujours une liste d'acteurs que tout le monde essaie d'embaucher et la plupart du temps cela nécessite beaucoup d'effort de les avoir... Et parfois on se dit "Et si on engageait Russell Crowe !", et tout le monde gamberge pendant une semaine, tout en sachant pertinement que Russell Crowe ne fera pas de télé. Pendant quelque temps on rêve à plein d'acteurs. Dans le cas de FBI : portés disparus, nous avions tous envie de travailler avec Anthony LaPaglia (ndlr : l'interprète de Jack Malone) dès le début. On lui a fait une cour effrénée et heureusement pour nous, ça a marché.

    Quelle a été sa première réaction à la lecture du script ?

    Il l'avait beaucoup aimé mais pour lui, tout part du scénario, de l'écrit, du matériau de départ. Et ce qui est marrant c'est qu'il avait aussi pris des informations sur moi. Lors de notre première rencontre, il venait tout juste de voir un film que j'avais écrit. Il s'était déjà frotté à la télévision et il avait besoin de sentir que ses partenaires savaient ce qu'ils faisaient.

    Comment expliquez-vous le succès constant de la série ?

    Les histoires et les acteurs. Nous faisons tout notre possible pour écrire des histoires inventives. La série pourrait suivre un schéma classique de mystères et d'enquêtes à résoudre, mais elle s'en démarque. Nous essayons de faire un show intelligent, psychologique et nous faisons confiance à l'intelligence des téléspectateurs. Nous ne leur donnons pas une nourriture pré-mâchée et nous nous autorisons à écrire des fins toutes en nuance.

    Quel effet cela vous a fait de laisser les clés de "FBI : Portés Disparus" en 2005 à quelqu'un d'autre ?

    Vous savez, produire et conduire une série comme FBI : portés disparus est assez fatigant et vous avez une grosse pression sur les épaules. Emotionnellement j'étais prêt et paré à recommencer autre chose (ndlr : The Nine, diffusée sur ABC au début de la saison 2006-07). Malgré tout, c'est toujours un peu difficile car il s'agit de son bébé... Heureusement je me suis effacé petit à petit, graduellement. Aujourd'hui la série est entre de bonnes mains, dirigée par des gens avec qui je travaillais depuis la début. Mais je reste plus ou moins au-dessus de tout ça, un peu comme Marlon Brando dans Le Parrain après qu'il se soit fait tirer dessus (rires).

    Quelle serait votre définition d'un "showrunner" ?

    C'est la personne en charge de la série. Même si elle doit déléguer certaines choses, elle dirige l'écriture, la production, le casting, le choix des réalisateurs, le style de la série et son fonctionnement quotidien.

    Avant la diffusion d'une nouvelle saison, quelles sont les grandes étapes de la préparation ?

    Sur FBI : portés disparus, la préparation est en quelque sorte rôdée. Généralement nous réunissons les scénaristes. Certains travaillent déjà avec nous d'autres rejoignent l'équipe. La plupart du temps la préparation commence chez moi, dans ma maison. On se réunit dans mon jardin et on discute, des histoires, des intrigues concernant tel ou tel personnage. Ensuite je fais livrer des repas et on déjeune tous ensemble (rires) ! Puis on part pour une petite balade dans le quartier et on continue à discuter des histoires. A notre retour dans les bureaux de Warner Bros., on commence à assembler les histoires, et le travail de production peut vraiment démarrer. Les acteurs sont convoqués bien avant le tournage et on discute avec eux de l'intrigue de la saison et de l'évolution de chacun des personnages durant la saison et la machine se met en marche...

    Vous avez grandi en regardant quelles séries ?

    J'ai grandi devant Capitaine Furillo, Hôpital St Elsewhere, All in the Family et Cheers, Sacrée famille, que des séries fondées sur des personnages.

    Et quelles sont les séries que vous appréciez aujourd'hui ?

    J'aime beaucoup 24, je regarde de temps en temps Lost. Mais je suis surtout un fan des séries de HBO : Les Soprano, Deadwood et surtout Entourage. J'étais un grand fan de Six Feet Under et je suis triste qu'elle ne soit plus à l'antenne.

    Propos recueillis par Thomas Destouches le 1er juillet 2006

    lors du 46ème Festival Monte-Carlo

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