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    Dennis Haysbert : de "24" à "The Unit"

    Rencontre au sommet lors du 46ème Festival de Monte-Carlo entre Dennis Haysbert et AlloCiné Séries. L'entretien dans son intégralité... et en images !

    AlloCiné Séries : En quoi consiste cette "unité" ?

    Dennis Haysbert : The Unit est une unité des forces spéciales composée de soldats qui opère en secret et dont le but est protéger des citoyens américains ou originaires d'autres pays.

    Eric L. Haney, l'auteur d'"Inside Delta Force" qui a inspiré la série, est un vétéran des forces spéciales. Il est aussi consultant pour la série. Que vous a-t-il révélé à propos de cette unité d'élite ?

    Il a révélé pas mal de choses, dont certaines que je ne pourrais pas avouer face à la caméra. Nous avons beaucoup parlé avec lui et, en réalité, nous ne pouvons montrer qu'à peu près 5% des choses que font ces soldats. Mais, croyez-moi, ces 5% sont largement suffisants pour vous dépeindre la vie de ces hommes et femmes.

    "The Unit" n'est pas une série d'action typique. C'est une série dramatique avec des accents tragiques. Quelle serait votre définition du show ?

    Votre question la résume assez bien, même si vous avez oublié d'évoquer l'humour. La série est très authentique, très fidèle à la vie de ces hommes et à la manière dont les femmes supportent la pression. Toutes les missions ont une part de vérité, même s'il a fallu changer des choses ici et là, les pays dans lesquels les événements se déroulent, des noms pour protéger les hommes qui ont participé à ces opérations... Certaines histoires sont directement issues des éléments donnés par Eric L. Haney. Sincèrement, je n'ai jamais rien vu de tel à la télévision.

    Qui est Jonas Blane, votre personnage ?

    Tel que je le vois, Jonas est un guerrier humain, empathique. Même s'il est très pratique, il a un grand sens de l'humour. C'est un très bon soldat, il s'assure que le boulot soit fait de telle manière à ce que le moins de monde possible soit mis en danger. Par exemple dans un épisode, il doit récupérer des missiles Stinger des mains d'un seigneur de la drogue. Ce dernier les fait garder par des enfants, âgés de 8 à 20 ans. La mission de Jonas est claire : il doit récupérer les missiles à n'importe quel prix. Mais au lieu de foncer dans le tas, il trouve un moyen d'épargner les enfants. D'autres équipes n'auraient sans doute pas eu ce scrupule, mais c'est la manière dont opère Jonas.

    La série montre également les personnages principaux comme des êtres vulnérables. Ils ne sont pas des super héros...

    Effectivement, ces soldats ne sont pas des super héros. Ce qu'ils font est réel et dangereux, ils opèrent en secret mais lorsque leur mission est finie, il n'y a ni champagne, ni caviar. Ils ne font pas ça pour l'argent, ils ne sont d'ailleurs pas bien payés, ils sont juste de vrais patriotes. Je les compare à certains indiens d'Amérique. Dans certaines tribus, certains indiens sont chargés de prendre soin de la communauté, d'autres s'occupent des enfants, de la nourriture ou des récoltes et il y a les protecteurs, ceux qui doivent veiller sur la tribu.

    La structure de la série est aussi spéciale parce qu'elle repose sur deux groupes de personnages, ayant une égale importance et ayant des interactions les uns avec les autres : les hommes sur le terrain, les femmes à la base. Tous les personnages sont humains, leurs relations sont profondes. C'est aussi pour cela que les téléspectateurs se sont attachés à eux...

    Vous avez raison. La série est très humaine et les personnages ont tous leurs failles. Par exemple Tiffy (ndlr incarnée par Abby Brammell) est pétrifiée par la peur, le stress de ne pas savoir où est son mari. Dans la série, ma femme (ndlr : jouée par Regina Taylor) se doit d'être calme comme moi sur le terrain. Elle doit contrôler toutes les choses qui se déroulent à la base lorsque je suis en mission mais lorsque je reviens, tout ne se passe pas toujours calmement...Quant à Kim (ndlr : Audrey Anderson) et Bob (ndlr : Scott Foley), ils sont les petits nouveaux. Ils apprennent les ficelles jour après jour. Au fil de la saison, ils deviennent plus sûrs d'eux, ce qui n'est pas le cas de tous les couples. Comme je l'ai dit auparavant, cette série est très réaliste.

    Comment se passe votre collaboration avec David Mamet, le créateur de la série ?

    Elle est parfaite, incroyable. C'est un tel honneur de pouvoir donner vie à ses mots. C'est tout simplement fantastique.

    A propos de "24", quelle a été votre réaction lorsqu'on vous a dit que le Président Palmer, votre personnage, allait mourir ?

    Je n'ai pas aimé l'idée, pas du tout. Nous avons la triste tradition dans notre pays, mais cela arrive aussi dans d'autres pays, d'assassiner nos dirigeants. Et je crois qu'à la télévision, nous avons la possibilité d'influencer positivement le monde. Tuer David Palmer, le premier Président afro-américain, m'a laissé un goût amer dans la bouche.

    Avez-vous vu la saison 5 de "24" ? L'avez-vous aimé ?

    Je l'ai trouvé très bonne, très accrocheuse. C'est de la très bonne télévision. Il est juste dommage qu'ils aient été obligés de tuer David Palmer pour la lancer. J'ai encore de très nombreux amis devant et derrière la caméra de 24, avec qui j'ai adoré travailler. J'ai d'ailleurs quelques épisodes de la série dans mon ordinateur et lorsque j'ai besoin d'un peu d'énergie, je les regarde !

    Selon vous, quelle est la meilleure saison de "24" ?

    Je dirais la saison 2. Elle explique clairement la notion de patriote, que l'on soit américain, français, italien... En politique, nous sommes tous égaux, nous avons tous des héros et des démons et nous devons faire du mieux que nous pouvons en fonction d'eux. David Palmer était un de ces héros et il continuera à l'être, du moins dans nos coeurs (rires) !

    Vous venez d'interpréter Nelson Mandela dans le film "Goodbye Bafana". Que pouvez-vous nous dire sur ce film ?

    Goodbye Bafana raconte une belle histoire, pleine d'émotions, à propos de deux hommes qui se rencontrent dans un contexte bouleversant et qui n'auraient probablement jamais été amis en d'autres circonstances. Le film est vu à travers les yeux de James Gregory, qui fût le geôlier de Nelson Mandela.

    Dernière question, quelles sont vos séries préférées ?

    Weeds, Lost et Battlestar Galactica.

    Propos recueillis par Thomas Destouches le 28 juin 2006

    lors du 46ème Festival Monte-Carlo

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