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    "Jeff et Léo"... et Emma Colberti

    Alice ne sait pas que Léo a un frère jumeau répondant au doux nom de Jeff. Emma Colberti, son interprète, sait tout et elle a tout répété à AlloCiné Séries...

    AlloCiné Séries : Quelles sont les différences entre les saison 1 et 2 de "Jeff et Léo" ?

    Emma Colberti : La première qui me vient à l'esprit est que cette saison est feuilletonante. Les enquêtes ont chacune un début, un milieu et une fin, en revanche la vie personnelle des personnages étant un peu plus développée, les scénaristes et la production ont voulu donner un vrai côté feuilletonant à leur histoire. La nouveauté tient aussi au fait qu'Alice a une vie privée plus développée.

    Retrouver un personnage que l'on a déjà incarné doit être un plaisir pour une comédienne, vous pouvez chercher de nouvelles choses, en approfondir d'autres...

    Oui, on ne fait jamais le tour d'un personnage. Même si j'ai beaucoup travaillé pour la saison 1, elle était une forme d'ébauche. J'étais restée un peu sur ma faim et, quand on m'a annoncé qu'il y avait une saison 2, j'étais très contente à l'idée de creuser davantage mon personnage, d'en savoir un peu plus sur son parcours, de me pencher à nouveau sur elle. On nous a donné la possibilité à Olivier (ndlr : Sitruk, qui interprète les jumeaux Jeff et Léo) et à moi-même de discuter avec les auteurs, qui voulaient avoir notre point de vue sur les personnages. Nous ne sommes pas impliqués dans l'écriture, nous n'avons rien écrit proprement dit, mais on leur a fait part de nos souhaits. Ceci étant dit, de manière générale, je préfère aller vers un personnage plutôt que de le ramener à moi, mes désirs et mes goûts ont donc toujours été dicté par ma perception d'Alice et par ce qui peut lui arriver. J'apporte forcément des choses de ma personne, mais je ne veux pas calquer ma personnalité sur la sienne. Ce qui m'intéresse c'est, dans telle ou telle situation, comment cette femme réagit.

    Qu'est-ce qui vous avait plu dans le personnage d'Alice au départ ?

    C'est d'abord la globalité de la série, la façon dont elle était écrite. Sa configuration était comique et très différente des autres séries policières. Il y avait quelque chose d'anglo-saxon dans le ton. Au tout premier abord, c'est ce qui m'avait séduite. Par rapport à Alice, ce qui m'avait plu c'est qu'il s'agissait presque d'un rôle de composition. Alice est loin de moi. D'ailleurs plus ça va, plus j'ai envie d'aller dans des rôles de composition.

    Y a-t-il un épisode de la saison précédente de "Jeff et Léo" que vous retiendriez ?

    Le dernier épisode de la saison 1. Je retiens aussi une scène que l'on a faite avec Olivier. Elle se déroule au restaurant, Olivier joue Jeff et Alice pense qu'il s'agit de Léo. Elle se sent très à l'aise et s'est faite jolie parce qu'elle est dans de bonnes dispositions, elle est contente de dîner avec celui qu'elle croit être Léo. Jeff, lui, a l'esprit ailleurs et ne fait pas attention à elle. Lorsqu'il s'en va, Alice reçoit un appel de Léo sur son portable. Elle est en pleine confusion et lui fait comprendre qu'il s'est comporté comme un malpropre. Je retiens cette scène en particulier parce que lors du tournage, j'avais toujours l'impression que quelque chose clochait. Pourtant Olivier Guignard (ndlr : le réalisateur de la série) n'arrêtait pas de me rassurer. Au final, quand j'ai vu la scène en projection, ce n'était pas si mal, je me suis trouvée crédible alors qu'au moment du tournage, je ne ressentais rien. Ce sont des moments pendant lesquels on a l'impression d'avoir été mauvais alors que les autres vont vous trouver très bons. La réciproque est d'ailleurs vraie... C'est quelque chose que l'on ne contrôle pas et je ne suis pas sûre que l'on ait toujours un bon regard sur nous-mêmes. Il y a des choses qui nous échappent et qu'une caméra va saisir. C'est touchant. C'est aussi pour ça que je retiens cette scène. Je m'étais prise la tête et au final ça fonctionne.

    Quel est le rythme de tournage de "Jeff et Léo" ?

    Un épisode est mis en boîte à peu près en 11 jours. C'est un rythme soutenu mais nous sommes habitués. Nous n'avons pas le temps de faire 15 prises, on peut en faire 2 ou 3. Mais Olivier Guignard, le réalisateur, est inventif dans son découpage, il essaie sans arrêt des nouveaux plans. Les comédiens ne s'ennuient pas parce qu'ils sont tout le temps dans des configurations assez différentes.

    Est-ce que la mise en scène vous tente ?

    Pour la télévision non, mais au théâtre oui, j'adorerais. Pendant les tournages, j'adore voir les réalisateurs au travail, comment leur découpage est fait et où ils placent la caméra. Je suis aussi fasciné par le travail des cadreurs, qui sont d'une précision incroyable. J'observe beaucoup sur un tournage.

    Quelles sont les comédiennes qui vous inspirent ?

    Depuis que je suis gamine, il y en a une en particulier : Jessica Lange. On ne la voit malheureusement pas beaucoup. Etant petite, je l'avais vu dans King Kong, puis dans Frances. Cette actrice est une de mes références, elle est tellement spontanée ! Dans le dernier film de Wim Wenders (ndlr : Don't come knocking), elle a une scène sublimissime avec Sam Shepard. Elle me donne l'impression d'être à fleur de peau, sans cesse à l'écoute, se laissant complètement aller à l'autre. Je pense aussi à Romy Schneider, Kate Winslet et Dakota Fanning, que j'ai découverte dans Mauvais piège. En voyant cette gamine de 5-6 ans qui jouait une asthmatique, j'ai complètement halluciné. Le point commun à toutes ces comédiennes tient dans le fait qu'elles dépassent le simple cadre de la caméra, elles sont dans la générosité. Tous leurs sens semblent complètement ouvert, elles plongent à fond dans leurs personnages et sont dans une réceptivité incroyable...

    Vous vous inspirez un peu de leur travail ?

    Ça peut m'arriver. J'aime revoir les films quatre ou cinq fois. D'abord pour les acteurs, ensuite pour l'histoire, après la réalisation... L'avantage du DVD ce sont les bonus qui me permettent d'écouter ce que disent les comédiens par rapport à leur travail, à leur manière d'aborder leur personnage, leur travail avec le réalisateur. Leur cuisine personnelle m'intéresse. Mais j'ai du mal à décortiquer leur jeu quand je regarde les films. Je ne réfléchis pas, je n'analyse pas, je les vois elles.

    Quelles sont vos séries préférées ?

    Je ne m'y connais pas vraiment. Petite je regardais Drôles de dames, Chapeau melon et bottes de cuir, Shérif, fais-moi peur !. Pour tout vous dire, après j'ai un peu décroché avec la télévision, mais je m'y remets. J'aime beaucoup 24 heures chrono, Sex & the City et Nip/Tuck. Je les regarde aussi parce que je suis agacée qu'en France on encense toujours les séries américaines et anglaises en dénigrant les françaises. A un moment donné, il faut se donner les moyens d'aller vers ça. Ces séries sont souvent très bien parce qu'elles osent plus. Par exemple dans Nip/Tuck, il n'y a aucun tabou, aucune barrière. En France on est encore un peu frileux.

    Propos recueillis par Thomas Destouches

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