Une coupe de cheveux à la Louise Brooks et tenue estivale oblige, Patricia Arquette a affronté les questions d'une cinquantaine de journalistes. Et c'est avec calme et pondération que l'actrice a répondu à toutes les interrogations concernant son personnage.
Comment êtes-vous arrivée dans cette série ?
Patricia Arquette : Après la perte de mes parents, j'ai décidé de prendre un peu de distance avec mon métier d'actrice. Et les quelques projets que je recevais n'étaient pas très intéressants. Et puis, mon agent m'a parlé de cette série. L'intrigue et le rôle m'ont plu, d'autant que Médium est inspiré d'une histoire vraie, celle d'Allison DuBois, médium ponctuellement appelé pour aider la police dans certaines affaires.
L'avez-vous rencontrée ?
Oui, je suis allée la voir dans l'Arizona. Nous avons longuement parlé de la série. Depuis, elle vient de temps en temps sur le tournage en qualité de consultante.
Vous a-t-elle parlé de ses dons ?
Un peu mais je ne suis pas sûre qu'elle comprenne concrètement ses visions. Cest assez conflictuel car elle le vit à la fois comme une bénédiction et comme un handicap.
Et vous, comment le vivez-vous ?
Je n'ai pas ses dons. Il m'arrive, comme tous ceux qui ont perdu des êtres chers, de les implorer parfois afin de leur faire partager mes joies comme mes doutes.
Comment s'est passé le casting ?
Il faut vous dire qu'aux Etats-Unis le casting pour les chaînes de télé est souvent compliqué. Il y a plusieurs étapes sans que l'on sache vraiment si on va être choisi ou pas. Glenn Gordon Caron, le créateur de la série, ne voulait pas opérer ainsi. Il me voulait pour le rôle et j'ai passé tout de suite les essais avec Jake Weber, mon mari dans Médium. Il nous a trouvé très bien. Et c'était parti...
Comment conciliez-vous votre vie de femme avec votre métier d'actrice ?
Pour moi, la famille, c'est le plus important. Tourner pour la télévision est comparable à un marathon. Il faut que vous sachiez que je travaille seize heures par jour. Aussi, les studios ont prévu une sorte de halte-garderie pour mes enfants avec balançoires, toboggans, salle de jeux...Si dans les années passées, j'ai enchaîné film sur film, aujourd'hui j'ai compris que mon mari et mes enfants passaient avant tout. C'est au fil du temps que j'ai compris cela.
Et où en est la série aux Etats-Unis ?
J'ai signé mon contrat pour une troisième saison. Mais ne me demandez pas combien de temps je jouerai ce rôle... A chaque jour suffit sa peine.
Propos reccueillis par Gérard Clétil le 29 juin 2006 lors du 46ème Festival de Télévision de Monte-Carlo.