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    "Qui m'aime me suive" : rencontre avec l'équipe du film

    Après "Nos enfants chéris", Romane Bohringer, Mathieu Demy et le réalisateur Benoît Cohen nous parlent de leur nouvelle collaboration, "Qui m'aime me suive".

    Allociné : Qu'est ce qui vous a donné envie de le rejouer pour la seconde fois sous la direction de Benoît Cohen, après "Les Acteurs anonymes" et "Nos enfants chéris" ?

    Mathieu Demy : J'apprécie principalement son esprit de troupe. Que ce soit avec les acteurs ou les techniciens, il est très fidèle aux gens qu'il aime et il propose à chaque fois une ambiance de tournage qui est détendue, où les gens peuvent vraiment s'épanouir et se lâcher. Romane Bohringer, par exemple, dans Qui m'aime me suive s'est totalement lâchée : on ne l'avait jamais vue jouer comme ça ! Il faut être dans un environnement sympathique et se sentir en confiance, et Eléonore (Pourriat, ndlr) et Benoît ont cette capacité à enrôler les gens, à les mettre en confiance pour pouvoir en tirer le meilleur. C'était une évidence qu'il fallait repartir sur un projet avec eux s'ils me le proposaient.

    Dans quelle mesure ressemblez-vous à Max, le personnage que vous incarnez dans "Qui m'aime me suive" ?

    Pour moi, comme pour les gens de ma génération, le fantasme de la rock star existe, elle représente dans l'inconscient collectif l'absolu de la liberté, du désir. Je comprends qu'on veuille tout balancer pour ça, qu'on ait cette envie de vivre sa vie intensément, passionnément, en dépit de tout le reste. J'ai donc pu assez facilement m'identifier à Max. Maintenant, l'icône du rappeur est complètement différente pour les jeunes : il y a derrière une réussite matérielle, c'est plus une manière sociale de s'en sortir. Les enjeux ont changé, la réalité du monde aussi, mais pour des gens de ma génération, cette envie de liberté et de rock, elle est belle. Je me sens proche de ça.

    Déjà dans "Nos enfants chéris" vous jouiez du violoncelle, cette fois c'est de la guitare ... Vous êtes musicien dans l'âme ?

    Qui m'aime me suive m'a donné envie de continuer la musique, j'ai donc prolongé l'expérience du film, et depuis je me suis mis à la guitare ! J'ai commencé pour les besoins du film et après j'ai vraiement eu envie de continuer. J'ai arrêté la musique tôt ... J'ai fait un break musical pendant très longtemps, j'avais fait de la musique comme beaucoup d'enfants et puis j'ai arrêté. Là, ça m'a repris sur le tard, grâce à Benoît.

    Au travers des films de Benoît Cohen, on sent un vrai esprit de troupe à l'écran entre les comédiens. Vous avez également fait appel à eux pour participer à vos courts métrages. Ca vous a aidé de d'abord jouer avec eux pour les dirigier ensuite ?

    Ca aide dans la mesure où on a une complicité, un humour en commun. Plus il y a de complicité, plus c'est facile.Ils ont joué le jeu jusqu'au bout, chacun est à son poste dans un film. Moi j'avais mon projet à défendre, à expliquer. Etant comédien, je pense que c'est plus facile de parler à des comédiens, parce qu'on a déjà été à leur place... Jusqu'à présent ils ne se sont pas trop plaints de ce que je leur avais infligé donc...

    On vous retrouvera bientôt derrière la caméra pour un long métrage ?

    C'est prévu oui. Il faudrait bien que je m'y colle à un moment ou à un autre.

    Est-ce que vous avez collaboré à l'exposition de votre mère Agnès Varda, "Ile et elle", qui se déroule en ce moment à la Fondation Cartier ?

    J'y ai enterré mon chat, Zgougou... Triste collaboration qui m'a été donnée de faire... Je partage l'amour de son métier... Allez-y, c'est émouvant et ludique, c'est léger et profond, c'est étrange... C'est aussi une opportunité extraordinaire que la Fondation Cartier lui a donné, parce que c'est un espace incroyable et très prisé, et on lui a vraiment donné carte blanche pour cette exposition. Je trouve que c'est merveilleux.

    Propos recueillis le 26 juin à Paris par Marine Bergère et Anna Broujean

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