Tu as été pour beaucoup dans le choix d'Edouard Baer pour le rôle de Pujol...
C'est vrai. J'aime beaucoup Edouard. Il a à la fois une image médiatique et il aime jouer. Le problème, c'est qu'il n'a pas encore l'image d'un acteur. A chaque fois, les gens se disent en le voyant au cinéma que c'est toujours Edouard. Je suis ravi pour lui, car sur Pujol il a fait un véritable travail de composition. Il s'est fait oublier derrière ce personnage. Ca m'a fait plaisir. C'est bien qu'il ait fait ça, se confronter à ce type de rôle.
Restons dans le rayon amitié. Peux-tu nous parler des liens qui t'unissent à Pierre Richard, avec qui tu viens d'achever le tournage du "Serpent" ?
Pierre, comme on dit, est revenu. Quand on a tourné ensemble Mariées mais pas trop de Catherine Corsini, on a eu le coup de foudre l'un pour l'autre. On s'est aimé sur le plateau et en dehors. C'est un type que j'ai aimé avant comme le public et que j'aime aujourd'hui comme partenaire et comme personne. Ces dernières années, quand on m'a donné une place plus importante dans le cinéma, à chaque fois que je lisais un scénario, je me disais que tel ou tel rôle pouvait lui correspondre. Je l'ai donc suggéré à Michel Munz et Gérard Bitton dans le rôle du bitnik pour Le Cactus. Ils l'ont rencontré et sont tombés raide dingues de lui. Et ça s'est super bien passé. Dès que je me suis intéressé au projet du Serpent, j'ai tout de suite proposé à Eric Barbier que Pierre Richard joue un rôle dramatique et il a trouvé l'idée géniale. Maintenant, tout est reparti pour Pierre.
"Les Brigades du Tigre 2" sont déjà en préparation. Penses-tu faire partie de cette seconde aventure ?
Le producteur [Manuel Munz] a eu un courage certain - et je suis admiratif de ça - de lancer l'écriture d'un second épisode, avant même que le premier ne sorte. C'est dire s'il aime le film. Si Les Brigades fonctionnent, ce que je souhaite vraiment, non pas pour ma propre image mais en termes de production, ça sous-entend qu'un cinéma populaire et pas bête à mes yeux est en train de se développer en France. Evidemment, si le scénario est à la hauteur du premier, je fonce tout de suite.
A ce sujet, tu as dit que Valentin était un type qui allait te manquer, plus que d'autres personnages...
En fait, il est constitué bizarrement. C'est là que tu te rends compte qu'il existe des personnages qui ont été pensés en plusieurs étapes. Tu sens qu'ils peuvent encore leur arriver plein de choses. On a envie de le mettre à plein d'endroits différents. Alors qu'il y a d'autres personnages qui ont fait leur temps et qu'on ne verra pas dans d'autres films, comme l'ordure que j'incarne dans Le Serpent. Valentin, lui, n'est pas fini. Il est porteur de valeurs héroïques qui perdurent. Si on ne propose pas le rôle de Valentin à quelqu'un d'autre, je serai content de remettre le couvert.
Dans une interview accordée au magazine Ciné Live, tu parlais des "Brigades du Tigre" comme d'"un film qui ne joue pas au malin avec le film d'époque"... Qu'est-ce que tu entends par là ?
J'ai pas mal de camarades qui ont joué dans des adaptations type Vidocq ou Arsène Lupin. Pour ces deux films où il y a de bons réalisateurs, de bons acteurs, de la belle lumière et de sacrés moyens, je me suis demandé pourquoi on était allé chercher des choses qui n'étaient pas ancrés dans cette époque-là, pourquoi on en avait fait des films fantastiques avec des trucs abracadabrants. Arsène Lupin, c'est un personnage extraordinaire, un rôle magnifique à jouer. Les Brigades du Tigre a plus à voir avec un polar des années 40 ou 50 qu'avec un film où on fait du Matrix au début du siècle dernier. C'est en ça qu'on ne fait pas les malins. On est ici devant un film "classique" qui n'est pas économe de grands sentiments. Au départ, en lisant le scénar', j'avais peur qu'on en fasse un Wild Wild West français et ça n'a pas été le cas. Ce que je souhaitais, c'était simplement de retrouver au cinéma, en plus actuel et en plus moderne, ce que j'aimais dans la série d'origine.
On peut dire que tu es le seul homme du film à ne pas porter la fameuse moustache...
Probablement. Avant que le tournage ne commence, j'avais parlé d'un bouc, et on s'est rendu compte qu'à cette époque-là, le bouc, même s'il était rare, existait. Comme Valentin est le patron, je voulais qu'il se distingue de ses subalternes qui portaient la moustache. Je me suis dit alors pourquoi pas le bouc. Et finalement, je trouve que c'est assez juste.
L'interview se termine page suivante. L'acteur évoque ses envies et ses projets. Il nous raconte également comment il a été contacté par l'équipe de Ron Howard pour participer au tournage de "Da Vinci Code" et comment il se prépare au rôle d'Astérix.