Mon compte
    Jack Bauer s'attaque à AlloCiné Séries !

    Etat d'alerte sur AlloCiné Séries : Kiefer Sutherland, alias Jack Bauer, a répondu à nos questions ! Découvrez l'interview exclusive du héros de "24"...

    AlloCiné Séries : Les jours se suivent et sont de plus en plus mauvais...

    Kiefer Sutherland : C'est sans doute ce qu'une partie du public va finir par se dire. Apparemment, nous ne sommes pas encore arrivés à saturation avec 5 saisons, nous allons donc en faire une 6ème. Mais tout dépend du public. Nous avons toujours pensé que l'idée centrale de la série - le temps réel - était la star du show. Je veux continuer 24 aussi longtemps que le public m'en donnera la chance. Mais je crois également que la série me survivra parce que si je continue trop longtemps, je descendrai les rues avec une canne (rires).

    Combien de blessures cette saison ?

    Je n'en parle pas très souvent parce que je ne veux pas porter malheur, mais tout s'est bien passé cette année.

    Qu'est-ce que Jack vous a apporté ?

    Tout. J'ai arrêté de faire des films parce qu'on ne me proposait pas de rôles dont j'avais envie. J'ai ressenti le besoin de prendre du recul pour réfléchir. J'avais une ferme et j'y suis resté quelque temps. Mais tout ça m'a manqué et j'ai réalisé qu'il y avait de formidables séries à la télévision et de beaux rôles. Ce qui est drôle, c'est que lorsque j'ai lu le scénario de 24, j'ai tout de suite compris que ce serait différent.

    Et si on ne se rappelait de vous que pour le rôle de Jack Bauer, est-ce que cela vous dérangerait ?

    J'ai beaucoup de chance d'avoir fait 40 films avant 24, dont une dizaine ont été de vrais succès, et le sont encore. J'ai également eu la chance de pouvoir faire des films entre les saisons. Si on se rappelle de moi simplement pour ce rôle, je peux vivre avec.

    Si vous pouviez revenir lorsque vous aviez 18 ans et vous donner des conseils, lesquels seraient-ils ?

    J'ai commencé à 17-18 ans et j'ai enchaîné des films comme Stand By Me, Generation perdue, Young guns, L'Experience interdite et je me suis dit "C'est cool, je pensais que ce serait plus dur !" Je ne pouvais pas imaginer que le plus dur était justement devant moi. Si j'avais pu me donner un conseil, je me serais dit de m'amuser et de ne pas prendre tout cela pour acquis. Parce que c'est un don, un privilège absolu de faire ce métier.

    Les réactions du public sont-elles différentes depuis que vous êtes passé du grand au petit écran ?

    Non, parce que le changement de mentalité est intervenu bien avant même que je commence à travailler. Ça a débuté avec la génération de mon père, avec la VHS, puis le DVD et les 500 chaînes câblées. La frontière entre le cinéma et la télévision, traditionnellement très marquée, est devenue de plus en plus floue. La taille de l'écran de télévision est simplement plus petite et encore... j'ai vu des gens avec une télévision plus grande que l'écran de bien des cinémas où je vais. Le plus étonnant, c'est que lorsque j'ai commencé à travailler, il y avait 6 studios, produisant 56 films dans l'année. Aujourd'hui, il n'y a plus que 4 studios et ils font entre 29 et 31 films dans l'année. Ils se sont rendus compte qu'ils pouvaient faire plus d'argent en mettant 200 millions de dollars dans un film qu'en faisant 5 longs métrages de 40 millions. D'où ces gros films avec des effets spéciaux, de l'action à outrance.

    Les films que j'ai aimés dans ma jeunesse, La bande des quatre, Des gens comme les autres, La fièvre du samedi soir, ne peuvent plus exister. Et la télévision a repris ses codes et fait de grands films ! HBO a produit les meilleurs shows de ces dernières années, par exemple Les Soprano. Et tout cela a été rendu possible aussi grâce à des séries comme Urgences ou New York Police Blues qui ont repoussé les limites. Un excellent scénariste comme Aaron Sorkin qui rêvait de faire un film sur un Président des Etats-Unis et qui, suite au refus des studios, a créé la magnifique série À la Maison blanche. Vous trouverez de superbes histoires à la télévision, au cinéma c'est plus aléatoire. Sauf si c'est la période des Oscars, à ce moment-là vous pourrez voir de nombreux films indépendants avec de grands scénarii...

    Quel film considérez-vous comme votre plus mauvais et votre meilleur ?

    Je dois avouer que Promised Land, avec Meg Ryan, n'est pas ce que j'ai fait de mieux. J'étais si jeune à l'époque. J'ai eu une onde de choc en travaillant sur Generation perdue. J'ai fait 4 ou 5 films avec Joel Schumacher et j'ai adoré travailler avec lui. J'ai beaucoup aimé tourner sous la direction de Rob Reiner pour Stand By Me. Il y a des films sur lesquels je me suis trompé. 1969 par exemple n'était pas bon. Il y en a 2 ou 3 comme ça. Mais je n'aime pas en parler parce que j'ai des amis qui ont travaillé dessus. Croyez-moi, je suis conscient des mauvais choix que j'ai fait et de certaines mauvais prestations.

    Etre le fils de Donald Sutherland est-il une malédiction ou une bénédiction ?

    Une bénédiction. Le fait d'avoir un père ayant réussi et avec une telle carrière a été une aide incroyable. Entre ma mère et mon père, j'ai eu la chance de voir ce qui était bon pour un acteur. Si vous regardez De l'or pour les braves, Des gens comme les autres, 1900 et Ne vous retournez pas, vous savez ce qu'est un acteur. Au début de ma carrière, je savais déjà là où je voulais et ce qu'il fallait faire pour y parvenir. Mais, plus important, je savais que s'il y a des hauts, il y a également des bas. J'ai été témoin de ça avec mon père et ma mère. J'étais donc préparé quand ça a été mon tour d'affronter ça. Et j'étais également conscient que ce n'était pas la fin du monde.

    C'est comme être frappé par une vague. Si vous ne vous battez pas, la vague va vous refouler. Je l'ai appris de mes parents. A la différence d'autres acteurs qui se sont abîmés parce qu'ils le prenaient personnellement, j'avais comme point de référence mes parents.

    Que pense votre père de 24 ?

    Il a été tellement gentil. C'est mon papa. Je pense qu'il aime 24. Il se fait toujours un devoir de m'appeler pour me dire "Hey, je voulais juste te dire salut mais surtout ne me rappelle pas parce que je vais regarder ta série." Comme c'est mon père, il est tout simplement ravi que j'ai un emploi. Je l'ai appelé lorsque j'ai appris que sa série avait été retenue (ndlr : Commander in Chief) et je l'ai félicité. Il semblait si effrayé. J'ai commencé à rire et lui ai dit que c'était exactement ce que j'avais ressenti à l'époque de 24.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top