La commission européenne a annoncé ce mercredi qu'elle autorisait les mécanismes français de soutien à l'audiovisuel, estimant que la plupart de ces aides "encouragent le développpement culturel sans affecter les échanges entre Etats membres". Ces aides, qui couvrent aussi bien la production que la distribution ou l'exploitation, et proviennent majoritairement de l'Etat, s'élèvent à 500 millons d'euros par an, soit près de la moitié du total des aides européennes au 7e art. En contrepartie de cette autorisation (valable jusqu'en 2011), le gouvernement français devra adapter son système aux changements que la Commission est susceptible d'introduire en juin 2007 dans ses règles de soutien au cinéma européen.
La France, premier pays producteur en Europe
En 2004, alors que la précédente autorisation arrivait à échéance, la France avait plaidé pour le maintien de son système d'aides, complexe et original, qui permet à la France d'être le premier pays producteur de films en Europe (130 longs métrages auxquels s'ajoutent 37 coproductions, sur environ un millier de films produits chaque année sur le continent), devant l'Italie et l'Espagne. Il aura donc fallu deux ans aux services européens de la concurrence pour examiner cet épineux dossier et rendre une décision attendue avec inquiétude par les professionnels.
Satisfaction et appel à la vigilance
"Il s'agit d'une décision essentielle pour le cinéma européen qui ne peut exister sans des cinématographies nationales dynamiques, créatives, ouvertes, et encouragées par des politiques nationales de soutien fort et constant", s'est aussitôt félicité le Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres. L'ARP, qui rassemble les Auteurs-Réalisateurs-Producteurs et la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs dramatique) ont également fait part de leur "satisfaction", la SACD invitant cependant le gouvernement à "rester vigilant et déterminé pour que soient maintenues, dans les prochaines années et particulièrement lors de la renégociation (...) en 2007, l'ensemble de ces dispositions qui permettent un financement spécifique et ambitieux de la création audiovisuelle et cinématographique française".
Julien Dokhan avec AFP