Un jeune britannique erre tel un fantôme dans les rues de New York. Il est amnésique. Peu à peu, celui qui répond au nom de Doug Bruce va reconstruire sa vie... Filmé par le réalisateur britannique Rupert Murray, l'un des vieux amis de Doug Bruce, ce réaprentissage de la vie a fait l'objet d'un documentaire chaleureusement accueilli intitulé Unknown White Male. Présenté à Sundance, un temps pressenti pour être nommé aux Oscars, ledit documentaire, qui sort la semaine prochaine aux Etats-Unis et en avril en Angleterre, avait tout pour connaître une carrière dorée et, surtout, sans vagues. Sauf que... de persistantes rumeurs affirment aujourd'hui que Unknown White Male aurait été inventé de bout en bout.
Michel Gondry au créneau
Après les révélations sur les fausses mémoires de James Frey et JT Leroy, la véracité des faits d'Unknown White Male a d'abord été mise en doute par le réalisateur français Michel Gondry, lui-même auteur d'un film sur la mémoire avec Eternal Sunshine of the Spotless Mind). Lors de projections aux Etats-Unis, de nombreux spectateurs ont ensuite accusé le documentaire d'être un mockumentaire, autrement dit un faux. Enfin, la chaîne câblée HBO a enfoncé le clou en affirmant vouloir diffuser Unknown White Male sous le seul prétexte qu'il est "peu crédible".
La production s'insurge
Le réalisateur Rupert Murray nie avec force ces accusations. L'un des producteurs d'Unknown White Male, Beadie Finzi, affirme être "choqué" par le fait qu'on soupçonne le film d'être une arnaque. "Choqué", non seulement par le fait qu'on remette en cause l'intégrité de l'oeuvre et du travail de l'équipe, mais aussi parce que cette affaire blesse directement Doug Bruce. "Il est passé par tant d'épreuves, a été tellement courageux de se dévoiler dans ce documentaire", déclare le producteur. "Que les gens remettent en cause tout cela est terrible. Je me sens très proche de lui et très en colère."
Clément Cuyer avec The Guardian
