AlloCiné : Pourquoi avez-vous arrêté Les Cordier, Juge et flic ?
Pierre Mondy : Quand on a arrêté la série en juillet 2003, on avait fait 61 épisodes, mais il y en avait encore 16 d'inédits. On était en 2003 et les épisodes de 2001 n'avaient pas encore été diffusés. On tournait un peu en rond : le point de vue du juge, le point de vue du flic, on se retrouvait toujours dans le même bistrot pour en parler... Et puis deuxièmement, je pense que pour Bruno Madinier (ndlr : Bruno Cordier dans la série) l'étiquette de Cordier, juge et flic commençait à lui poser des petits problèmes, à juste titre. On a tendance à mettre très rapidement des étiquettes aux gens. L'agent de Bruno lui disait que lorsqu'il le proposait on lui répondait non parce qu'il incarnait le juge Cordier. A l'âge de Bruno ça m'aurait également posé problème.
Comment est né le projet de Commissaire Cordier ?
Relativement peu de temps après la fin des Cordier, Etienne Mougeotte (ndlr : Vice Président de TF1) et Takis Candilis (ndlr : Directeur de la Fiction de TF1) m'ont invité à déjeuner pour me proposer un projet. Mais je ne voulais pas faire un pilote. En réalité ce qu'ils me proposaient à travers Commissaire Cordier, c'était d'avoir un invité qui joue à 50/50 avec moi, un peu comme dans Columbo. On garde également quelques éléments de Cordier, mais mon personnage monte en grade, un type prend sa place à la SRPJ (ndlr : Service Régional de Police Judiciaire), mais comme Cordier est un mec de terrain, il est toujours dans les pattes de l'autre...
Quelles sont les principales difficultés de ce concept ?
Le problème, c'est que pour attirer des acteurs à rôle égal et intéressant, il faut que l'écriture suive. On ne peut pas proposer à des gens comme Michel Leeb, Robin Renucci, Michèle Bernier, Bernard Le Coq, qui ont tourné pour Commissaire Cordier, 10 pages de synopsis. Il faut pratiquement une version 1 (ndlr : version finale d'un scénario), même si les dialogues sont amenés à être retouchés. Et puis le temps : il faut un an pour que le scénario passe de la production à TF1 et que tout le monde soit d'accord. J'ai donc commencé avec Florence Pernel et Isabelle Gélinas, puis Sophie Duez et enfin Robin Renucci. Un an s'est passé... et on a enchaîné avec Michèle Bernier et le dernier que je viens de tourner avec Bernard Le Coq.
Comment définiriez-vous Commissaire Cordier ?
Je dis toujours : on fait avant tout du divertissement policier. On résout en une heure et demie une histoire policière que les flics mettent parfois 5 ans à gérer.
Propos recueillis par Frédéric Heusse et Thomas Destouches le 17 janvier 2006