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    Quai n°1: Astrid Veillon en gare d'AlloCiné Séries

    Après 4 ans dans "Quai n°1", Astrid Veillon s'en va... L'occasion de revenir avec AlloCiné Séries sur la série et de découvrir ses nouveaux projets. En voiture !

    AlloCiné Séries : Qui est Laurence Delage, votre personnage dans Quai n°1 ?

    Astrid Veillon :

    J'ai essayé d'en faire plus une assistante sociale qu'un flic parce que Quai n°1 n'est pas véritablement une série policière. Il y a très peu de scènes d'action ou d'enquêtes. Laurence Delage va au-delà des apparences, elle a un bon contact avec tous les gens de la gare, elle est entière, relativement fragile et en même temps un peu grande gueule et elle va sur le terrain tout le temps. Dans ma tête, je voulais également qu'elle soit ambiguë au niveau de sa sexualité, on ne sait pas trop si elle aime les hommes ou les femmes. C'est par ces petites choses que j'ai créé le personnage.

    Est-ce que vous vous êtes impliquée dans l'écriture de votre personnage ?

    Je m'investissais pas mal au niveau de l'écriture essentiellement pour améliorer des idées qui étaient déjà bonnes. Mais je suis quelqu'un d'exigeant envers moi J'ai envie de me surprendre. Alors il m'est arrivé parfois de passer 30 à 40 heures sur un texte.

    Pourquoi avez-vous quitté la série ?

    J'ai quitté la série parce que ça faisait 4 ans que j'incarnais Laurence Delage et j'en avais fait le tour. Et je n'avais pas envie de m'endormir mais au contraire de prendre des nouveaux risques.

    A l'époque où vous êtes arrivée dans Quai n°1, vous étiez-vous documentée ?

    Quai n°1 n'est pas la première série que je fais se déroulant dans l'univers de la police. J'avais déjà fait Groupe nuit avec Jacques Perrin (ndlr : en 1996). C'est à cette époque que j'avais fait les démarches. J'avais passé quelques nuits dans une brigade de nuit pour voir comment ça se passait. Mais dans les séries on est tellement loin de la réalité et c'est tant mieux.

    De tous les épisodes dans lesquels vous avez joué, y en a-t-il un qui vous est particulièrement cher ?

    Deux en particulier : le premier et le dernier. Le premier parce que c'était un peu impressionnant pour moi et que c'était un défi de prendre la relève de Sophie Duez. Et le dernier parce que, même si j'ai décidé de quitter la série, c'est plein d'émotions et j'en garde un super souvenir ne serait-ce qu'au niveau de l'équipe ou du producteur (ndlr : Jean-Luc Azoulay). Il y a eu un autre épisode qui était très fort, "Les liens du sang". L'histoire d'un homme qui s'évadait de prison pour récupérer sa fille... Je crois que c'est celui qui m'a le plus marqué.

    Est-ce que vous savez si, après votre départ, Quai n°1 va continuer ?

    Il était question que la série passe en 52 minutes et qu'elle soit rebaptisée "Quai n°2". Mais d'après ce que je sais, c'est pour le moment compromis.

    L'écriture et la réalisation vous attirent, y a-t-il des projets en cours ?

    L'adaptation de ma pièce La salle de bain est de nouveau d'actualité ! Il semblerait que j'arrive à aller au terme de cette aventure qui a commencé il y a quatre ans, et en tant que réalisatrice.

    Le succès de cette pièce que vous aviez écrite et dans laquelle vous jouiez a changé votre image...

    Quand j'ai commencé à écrire la pièce, je ne savais pas si je pourrais aller au bout. Ensuite je ne savais pas si ça allait être un téléfilm, un roman ou un texte que j'allais ranger dans un tiroir ! Et les choses se sont déroulées naturellement sans aucune préméditation. Ça a été un bel accident. Il est vrai que la pièce a changé un peu mon image. Notamment parce que cela fait 13 ans que je suis dans le métier et que l'étiquette sitcom m'a collé à la peau un certain temps. J'ai appris dans tout ce que j'ai fait et la pseudo-popularité que j'ai vient également de ces séries. Petit à petit les choses se font, je ne suis pas pressée. Je veux faire des choses que j'aime.

    Jouer face à Alain Delon (ndlr : au théâtre dans Les Montagnes russes et à la télévision dans Fabio Montale) doit justement être un grand plaisir et un beau défi pour une comédienne...

    Incroyable ! Ça a été à la fois mon expérience la plus magique et la plus douloureuse. C'est ainsi que je la résumerais. Après la pièce, je me suis demandée ce que je pouvais espérer de plus en tant que comédienne. J'ai toujours avancé avec des buts à atteindre ou des rêves à réaliser et un soir, après une représentation, j'étais en train de me démaquiller et j'ai eu cette question : "Qu'est-ce que je peux espérer de plus que de jouer un personnage tellement sublime face à Alain Delon au théâtre Marigny ?" Le projet d'adaptation de La salle de bain me redonne cette énergie pour me battre.

    Quels sont vos projets ?

    J'attends avec impatience la diffusion d'un docu-fiction, qu'Yves Bigot (ndlr : ancien directeur des programmes de France 2) avait décrit comme un "ovni pop", sur la vie de Joséphine de Beauharnais. C'est une des plus belles histoires d'amour de l'Histoire de France et le téléfilm est original et novateur. J'ai également tourné un très joli film pour France 3 cet été, "Tarbouch pour un p'tit Jésus", c'est mon premier rôle de maman. Ça parle de la complexité des couples mixtes vu par le regard d'un petit garçon. Il y a beaucoup de naïveté, de fraîcheur, ça a été tourné à Marseille... Et en février ou en mars, je vais tourner un téléfilm mis en scène par Bertrand Arthuys pour France 2, l'adaptation du livre "La tempête".

    Quelles sont vos séries préférées ?

    Dernièrement c'est Desperate Housewives, que j'ai suivie avec beaucoup d'attention et avec un oeil intéressé pour mon adaptation de La salle de bain. Mais j'en ai manqué trois épisodes et j'en suis très énervée.

    Propos recueillis par Thomas Destouches le 6 décembre 2005

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