AlloCiné Séries : Qu'est-ce qui différencie Les Montana des autres séries policières ?
Anne Caillon : Yvon Back et Didier Flamand ! Je trouve le casting des Montana vraiment intéressant. C'est ce qui m'a donné envie de faire la série au départ.
Qu'est-ce qui vous avait justement plu dans le projet des Montana ?
Avant de lire le scénario, j'ai rencontré l'auteur. On a parlé du projet, qui était à l'origine prévu pour un personnage féminin plus âgé. Ils ont décidé finalement de rajeunir un peu la série et d'avoir un casting vraiment solide, avec des acteurs faisant aussi bien du cinéma que de la télévision. On a discuté de ce qu'on voulait pour les personnages et partir de là, ils ont écrit le scénario du pilote.
Quelle a été votre réaction en voyant le pilote ?
Je me suis trouvée moche (rires) ! Ce qui est idiot c'est que lorsque l'on regarde un film dans lequel on a joué, souvent malheureusement on se regarde soi avant de regarder le film. Plus sérieusement, j'ai été étonnée parce que je n'avais pas l'impression qu'il y avait autant d'humour. Du coup ça allège un peu le côté série flic, notamment les personnages d'Yvon Back (ndlr : Félix) et du papa (ndlr : Didier Flamand) qui apportent de la comédie. Je trouve d'ailleurs que Didier (ndlr : Flamand) est un acteur extraordinaire.
Vous semblez attachée à l'esprit de groupe sur un plateau de tournage...
C'est même essentiel ! On n'est jamais bon tout seul et je ne suis pas Don Quichotte ! Je ne peux pas jouer toute seule, on ne peut pas être bon si on est dirigé par un mauvais réalisateur, si on ne se parle pas, si on ne se comprend pas, si on ne s'amuse pas.
Que pouvez-vous nous dire à propos de Laetitia Montana ?
Je dirais que c'est quelqu'un qui a quelquechose à se prouver et à prouver aux autres, et plus particulièrement à son père. Elle a des manques et du coup elle s'investit beaucoup dans son travail. Sa vie personnelle se résume à sa famille. Il y a des épisodes, notamment le 3ème (ndlr : "Sans issue", diffusé le 1er décembre), où Laetitia est seule contre tous, très solitaire... Elle n'est pas une oie blanche, et doit avoir quelque part une part d'amertume et de douleur.
Comment avez-vous préparé le rôle ?
La priorité était d'être crédible en tant que flic ! La productrice Michelle Podroznik m'a donc proposé de faire un stage au sein de la Police. J'avais déjà travaillé avec Michel Alexandre (ndlr : ex-flic devenu scénariste de L.627 et Les Voleurs notamment) pour une autre série. En plus du maniement des armes, il m'avait déjà fait une esquisse du policier qui ne correspondait pas à l'image que j'en avais. Pour Les Montana, j'ai travaillé avec quelqu'un pour le côté action, arrestations, tir... On est allé s'entraîner sur un ancien fort militaire reconverti en centre d'entraînement, il m'a fait tirer d'une voiture, on a fait ça dans le style cow boy ! J'ai trouvé à ce moment un côté ludique à jouer un flic. Et en France l'image de la policière n'est pas très glamour, alors que moi l'image un peu à l'américaine ça m'amuse aussi. Et ça m'a donné confiance. On est allé dans un truc d'entrainement réservé à la police, interdit aux civils. On y est allé avec Jean-Pierre Becker (ndlr : Forestier dans la série), le conseiller nous a fait rentrer là-dedans et il nous a fait passer pour des vrais flics !
Que pouvez-vous nous dire sur l'épisode intitulé "Sans issue" diffusé le 1er décembre sur TF1 ?
J'aime particulièrement cette histoire parce que j'avais vraiment des choses à jouer. Laetitia est seule contre tous, elle ne peut rien dire à personne, elle est touchante parce qu'elle souffre intérieurement et qu'elle est sur le fil.
Avez-vous une anecdote de tournage à nous raconter ?
Des fous rires qui n'en finissent pas ! Surtout avec Didier Flamand qui est infernal. Je me rappelle notamment d'une scène où il devait s'enfuir par les toilettes en passant par une fenêtre. On a dû faire 17 ou 18 prises pour une scène qui dure 3 secondes (rires)... De toute façon, lorsqu'il y a Yvon (ndlr : Back) et Didier (ndlr : Flamand sur le plateau, on ne peut pas jouer !
Vous jouez également dans la série Engrenages, que pouvez-vous nous en dire ?
Quand j'ai vu Engrenages, ça a été un choc ! J'ai été stupéfaite par la qualité de la série. C'est ultra réaliste et il y a une qualité artistique, dans la lumière notamment, qui donne une atmosphère particulière, extrêmement sombre. On est tenu en haleine pendant les 8 épisodes, c'est dur et en même temps très humain. Les acteurs sont tous formidables, les guest-stars sont incroyables et les situations sont atroces...
Quels sont vos projets ?
Je vais faire un long métrage avec Clovis Cornillac et Julie Depardieu, une comédie qui s'appelle Poltergay. C'est l'histoire d'un jeune couple qui s'installe dans une maison hantée par des fantômes homosexuels. Je suis également en train de tourner pour TF1 l'adaptation du livre de Lucien Aimé-Blanc, "La chasse à l'homme" aux côtés de Richard Berry.
Quelles sont vos séries préférées ?
Ma série culte, c'est Sex & the City ! Quand j'ai fini la saison 6, j'ai perdu mes meilleures amies. J'en suis dingue au dernier degré.
Propos recueillis par Thomas Destouches le 21 novembre 2005