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    Gregori Baquet sort de son "Cocon"

    A l'occasion du tournage de "Cocon", prochainement sur France 2, Allociné Séries propose une interview exclusive de Grégori Baquet. Confidences sur la série et sa carrière.

    Allociné Séries : Parlez-nous de la nouvelle série "Le Cocon" que vous tournez actuellement...

    Grégori Baquet : C'est super, on a commencé mi-août et on arrive à la fin le 23 novembre. On fait quelque chose qui s'appelle le cross-boarding, on tourne décors par décors, ce qui fait qu'on tourne une journée où l'on passe tous les épisodes en revue à chaque fois... C'est très bien écrit. Et surtout ça change, parce que pour une fois justement ce n'est pas l'apologie de la police, du crime ou de la justice. En plus, je joue un gynécologue, donc j'ai passé deux-trois jours dans un hôpital très réputé, Antoine Béclère. J'ai fait des stages là-bas, j'ai assisté à une vingtaine d'accouchements. Et du coup, le personnage est un peu plus fouillé que je ne l'aurais espéré. Il y a de très jolies histoires. Les comédiens sont impeccables. Je joue un jeune interne en gynécologie Benjamin Tisserand, qui sera le déclencheur des mouvements de grèves. C'est un peu le trublion de l'équipe. En fait, parmi les internes, certains sont très sérieux, d'autres sont assez flippés, et moi, je suis celui qui en a un peu rien à faire. C'est aussi parce que mon personnage a une infirmité physique, ce qui fait que j'ai une sorte de détachement sur les choses et les situations. En plus, les gynécos sont plus cool, parce qu'on a moins de choses trash à affronter. Jusqu'à présent, c'est la première fois qu'en lisant le scénario, je ne prends pas un stylo et je ne réécris pas les répliques. Et puis, ce n'est pas fait à l'eau de rose. On y croit, même quand nous on le joue, on a l'impression que c'est juste, qu'on n'est pas en train de faire une caricature des personnages.

    Pensez-vous que "Le Cocon" s'est inspiré des séries médicales américaine comme "Urgences" ?

    Oui, forcément, de toute façon les Américains savent très bien faire les séries télé. Enfin, pas aussi bien que les Anglais, je trouve, parce que j'adore les séries TV anglaises. Je trouve qu'elles sont bien déjantées. En France, on ne fait pas ça, on n'a pas ce créneau-là. Urgences est plus sur l'action, alors que nous c'est vraiment basé sur les rapports entre les gens, les rapports entre les médecins, entre les internes et leur hiérarchie. Il y aura évidémment des histoires d'amour, de sexe et des clashs.

    Quel souvenir gardez-vous de vos expériences sur les séries "Extrême Limite", "Joséphine, Ange Gardien" et "Une Femme d'Honneur" ?

    Je me suis extrêmement marré quand je faisais Extrême Limite. Puis, on était jeune à l'époque... Non, c'est vrai c'était sympa, on faisait les cons, c'était un peu la colo. Alors qu'Une Femme d'Honneur, c'était plus boulot-boulot, on venait faire son travail. Et puis les personnages étaient beaucoup plus âgés, chacun avait sa vie. On se retrouvait rarement le soir pour boire des coups et dire des bêtises. En ce qui concerne Joséphine, ange gardien, Mimie Mathy est adorable. Le tournage a été vraiment super. Elle est très pro, elle rigole tout le temps. Elle te met à l'aise tout de suite.

    Acteur, réalisateur, metteur en scène, chanteur, musicien : Vous avez plus d'une corde à votre arc...

    Je tiens à faire ça toute ma vie. Mon père était comme ça, il a toujours tout fait. Alors, c'était un peu plus facile pour lui à l'époque, parce qu'il n'y avait pas tous les médias, il n'y avait pas internet, les choses n'allaient pas aussi vite. A l'époque, quand mon père montait un spectacle ou faisait partie d'une troupe, il jouait pendant trois-quatre ans avant de s'avouer vaincu ou d'avoir gagné. Maintenant, c'est trois-quatre jours, de temps en temps trois-quatre heures... Certains ne me connaissent qu'en tant qu'acteur de télé, d'autres qu'en tant que chanteur, d'autres qu'en tant qu'acteur de théâtre, et finalement tout cela a du mal à se rejoindre... Pour l'instant je vis de mon métier. J'arrive à continuer à faire ce que j'aime, c'est le principal.

    Votre père se défendait lorsqu'on le qualifiait de touche-à-tout, il se revendiquait avant tout comme un comique, en disant qu'il "faisait rire avant même de savoir marcher"...

    Mon père a toujours trouvé que le plus formidable, c'était de pouvoir faire rire les gens et je ne suis pas loin de le croire. C'est vrai que de faire rire quelqu'un, c'est ce que disait De Funès : "Moi, quand les gens oublient la morphine, les antidépresseurs et les problèmes d'impôts pendant deux heures, c'est le principal". Et c'est vrai, donc mon père disait toujours ça. C'était également un grand musicien (ndlr : violoncelliste réputé).

    En ce qui vous concerne, comment vous placez-vous face à vos multiples facettes ?

    Moi, je sais que j'adore raconter les histoires, c'est pour ça que j'ai envie de réaliser des films. J'adore jouer la comédie, ça me plait, mais je m'ennuie très vite... Alors que quand on est réalisateur, on a sans arrêt des trucs à faire. On est derrière, et moi je suis plus voyeur qu'exhibitionniste. En fait, j'ai beaucoup de mal à être observé. Plus ça va, quand je vois une équipe technique ou des gens dans la rue qui me matent, ça me rend assez mal à l'aise. Et j'aime bien avoir du recul et observer les gens sans être vu, c'est ça qui me plaît le plus.

    Vous avez toujours voulu faire ce métier ?

    Pour tout vous dire, je n'ai absolument pas choisi de faire ce métier. Ça s'est fait comme ça. Je n'ai pas réfléchi du tout. Un jour, je me suis dit "mais tiens en fait je suis en train de tourner, je suis comédien". Et je ne me suis pas dit "tiens j'ai envie de faire ça, je vais tout faire pour y arriver". Non, ça c'est fait petit à petit, j'ai rencontré une personne et puis voilà... Mes parents ne m'ont jamais poussé à faire ça ou même empêcher d'ailleurs. J'ai pris des cours pendant un an. Puis ensuite, j'ai fait un casting et j'ai été retenu. Le seul truc que j'ai voulu faire, c'est le Conservatoire National d'Art Dramatique, j'ai passé le concours et ils n'ont pas voulu de moi.

    Quels sont vos projets ?

    Je fais des concerts avec l'association G.M.B. (Groupement des Motards Bretons), pratiquement tous les mois. Avec pleins de gens de la troupe de Roméo et Juliette, on récolte de l'argent pour la sclérose en plaque. Je fais de la musique bénévolement, avec des copains. Tous les bénéfices vont à l'association. Au départ, ce n'était qu'une réunion de motards qui venaient payer une entrée et tous les bénéfices allaient à la recherche, mais j'ai monté un concert depuis 4 ans. Maintenant, on fait des tournées. On va essayer de venir sur Paris, mais c'est très compliqué. Pour l'instant, on joue en Province. Sinon, je suis en train de mixer et monter mon deuxième court métrage. Je prépare, en même temps, la réalisation d'un troisième court métrage, au mois de décembre. J'ai créé une société de production (Téofilms), parce que j'ai écrit un film, un long-métrage, que j'aimerais réaliser, qui s'appelle J'attendrais. Je l'ai écrit pour mon père, qui est décédé cet été, donc je ne pourrais pas le faire avec lui. Ce film me tient particulièrement à coeur, je tiens à le faire sérieusement. On me propose aussi de faire Le Bourgeois Gentilhomme (ndlr : de Molière), mise en scène par Alain Sachs (Le Quatuor), avec Jean-Marie Bigard dans le rôle du bourgeois. On jouerait à partir de janvier, pour 6 mois, au Théâtre de Paris. Je commence aussi l'écriture d'une comédie musicale. Beaucoup d'écritures et de production. Parce qu'en fait, une fois que la boîte de production vivra d'elle-même, je n'ai pas envie de produire que mes propres shows, j'ai envie de produire des jeunes réalisateurs, d'autres projets...

    Et dans l'avenir vous vous voyez toujours comédien ?

    Quand j'aurais fini de faire le tour de tout ça, je ferais d'autres choses. La politique m'intéresse beaucoup, depuis longtemps, et c'est aussi pour ça que je fais partie d'une association. Il y a tellement de choses à faire dans l'associatif et dans le bénévolat. J'ai très envie de voyager et d'allier un peu ma passion du cinéma avec le voyage. De faire du reportage ou du documentaire, partir avec une équipe très réduite et faire le tour du monde. Et puis, je me suis découvert une passion en faisant cette série (ndlr : Le Cocon). J'ai un enfant qui a presque 8 ans. Le voir naître était la plus belle chose au monde. Et là, j'en ai vu une bonne vingtaine naître en l'espace de 2 jours et ça m'a un peu chamboulé. Je me suis dit qu'un jour ou l'autre, peut-être que je reprendrais des études de médecine, faut voir... Je ne peux pas m'empêcher d'avoir vingt mille projets en même temps. Je suis un hyper-actif. C'est vrai, je m'ennuie sinon. Quand je m'occupe de mon fils, ce sont des moments où je peux tout débrancher, mais, dès que je n'ai plus mon fils j'ai toujours quarante-cinq trucs en même temps.

    Quel personnage de séries auriez-vous rêvé d'incarner ?

    James West, Les Mystères de l'Ouest, j'aurais adoré. C'était une série que j'adorais. Je trouvais qu'il avait une classe pas possible, Robert Conrad. J'adorais les westerns et j'adorais ce côté un peu scientifique, ça me faisait marrer.

    Quelles sont vos séries préférées ?

    J'adore les séries anglaises, tout ce qui était Black Adder. Enfin des séries qui ne sont pas beaucoup passées en France. Je regarde très peu les chaînes nationales, cela dit, je regarde très rarement la télé. Je dois l'allumer une fois par jour, entre 4h et 5h du matin avant d'aller me coucher. Je regarde surtout des films en DVD. J'ai vu un ou deux épisodes de Nip/Tuck, que je trouve assez amusant, assez gonflé. Par contre, j'ai l'intégrale du Prisonnier. J'ai adoré Twin Peaks. Enfin, ce genre de série où c'est sur très peu d'épisodes. Et d'ailleurs, je suis en train d'en écrire une, avec mon associé. Ce serait une série avec un nombre limité d'épisodes. Et on essaye de voir un nouveau format, plus court, comme des courts métrages, mais dont on suivrait vraiment une histoire. Ce serait un projet de science-fiction, futuriste et un peu social aussi.

    Propos recueillis par Emilie Lefort.

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