"Sex, drugs and... Hollywood ?" Une étude scientifique publiée ce lundi 3 octobre met en cause l'industrie hollywoodienne, qui encouragerait selon elle de nombreuses attitudes irresponsables en omettant de promouvoir l'usage du préservatif et d'éveiller aux dangers du cannabis. Réalisée par une équipe australienne experte en santé publique et publiée dans le Journal of the Royal Society of Medicine, l'étude affirme que 87 des 200 films les plus regardés de tous les temps (ceux réalisés à partir de 1993, date de l'apparition du virus à l'origine du SIDA) décrivent une "norme sociale" dans laquelle les rapports sexuels ne sont pas protégés et où fumer un joint est sans conséquences, voire positif.
Incitation au sexe non-protégé et à l'usage de cannabis ?
Cette étude aboutit à certaines conclusions. Tout d'abord que ces 87 films comportent au total 53 scènes de rapports sexuels, avec une seule suggestion de l'usage d'un préservatif. Ensuite, qu'aucun moyen contraceptif n'apparait dans 98% des épisodes dont aurait pu résulter une grossesse. Enfin, que l'usage du cannabis apparaît comme positif dans plus de la moitié des scènes où l'on voit des personnes en consommer, alors que dans les 48% de cas restant, cet acte est présenté comme sans conséquences. Au total, seul un quart des films étudiés ne comportait aucune scène de rapports non protégés entre nouveaux partenaires, d'usage de cannabis, de tabagisme ou de beuverie.
007 et "American Pie 2" irresponsables ?
Films particulièrement visés par cette étude australienne : Meurs un autre jour, dernier opus en date de la saga James Bond, l'un des films qui contiendrait le plus de scènes politiquement incorrectes sur le plan de la santé publique, et surtout American Pie 2, qui met en scène sept scènes de rapports sexuels non protégés, toutes entre nouveaux partenaires. Pour le Docteur Gunasekera, responsable de l'étude, "la norme sociale présentée dans ces films est inquiétante étant donné la pandémie de VIH (le virus à l'origine du sida, ndlr) et d'usage des drogues dans les pays en développement comme dans les pays industrialisés."
Clément Cuyer avec AFP