Une équipe de 120 personnes, un budget valorisé entre cinq cent mille et un million d'euros, 300 m² de décors, plusieurs mois de post-production, une trentaine de comédiens dont Jean-Pierre Cassel : Judas s'annonce définitivement comme un projet ambitieux. Troisième réalisation du prometteur Nicolas Bary (Before), ce court métrage dramatique teinté de fantastique est en tournage depuis ce lundi 29 novembre aux studios d'Arpajon, sous la supervision de Dimitri Rassam et de sa société Chapter 2.
Une carte de visite
En association avec La Petite Reine (Le Boulet et Blueberry, l'expérience secrète mais aussi Le Dernier chaperon rouge de Jan Kounen), Chapter 2 inaugure avec Judas son département "Court-Métrage". Pré-acheté par Canal Plus, le film se veut, selon son producteur "un incubateur pour Nicolas Bary, mais aussi une vraie carte de visite pour le jeune réalisateur (24 ans depuis ce 28 novembre, NDLR) et pour Chapter 2. (...) Il y aura un long travail de post-production, et nous allons faire en sorte de finir le film pour le présenter durant le Festival de Cannes et lui offrir ainsi un maximum d'exposition. Après, il est évident que le format court est encore dans une économie précaire : nous allons donc beaucoup miser sur le circuit des festivals... sans rejeter toutefois la possibilité d'une sortie en salles si le succès est au rendez-vous, comme cela avait été fait pour L'Homme sans tête".
Amers souvenirs
Dans la veine du Dernier chaperon rouge et du très remarqué L'Homme sans tête justement, Judas nous plonge dans une époque de guerre et d'austérité, où les fêtards sont traqués sans relâche par le régime en place. Durant l'une de ces fêtes, deux amants se retrouvent et évoquent la possibilité de s'enfuir. Derrière le mur, un vieil homme (Jean-Pierre Cassel) les observe à travers de nombreux judas, et se souvient... Tourné entre le 29 novembre et le 5 décembre avec une équipe nombreuse (dont beaucoup de fidèles de Nicolas Bary), le film peut notamment compter sur le directeur de production Jean-Marc Deschamps et le directeur de post-production Lionel Kopp (Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, Un long dimanche de fiançailles).
Et après ?
Avec un univers onirique et décalé en filiation directe avec celui de Caro & Jeunet, Nicolas Bary planche parallèlement avec Dimitri Rassam sur un autre projet d'envergure : un long métrage (son premier donc) proche d'un conte pour enfants, dont le court Before -grâce auquel il fut remarqué- constituerait une scène à part entière du film. Nicolas Bary / Dimitri Rassam, un tandem à suivre...
Yoann Sardet