Le cinéaste français Jean-Daniel Pollet, figure secrète et marginale de la Nouvelle Vague, est décédé ce jeudi 8 septembre à l'âge de 68 ans. Assistant réalisateur sur L'Homme à l'imperméable de Julien Duvivier, il tourne en 1958, dans le cadre du Service Cinématographique des Armées, son premier court-métrage, Pourvu qu'on ait l'ivresse, sur lequel il rencontre celui qui deviendra son acteur-fétiche, le lunaire Claude Melki. Il le dirige dans son premier long La Ligne de mire, avec Michèle Mercier en 1960, puis dans ses films les plus fameux, comme L'Amour c'est gai, l'amour c'est triste et surtout L'Acrobate en 1976, portrait tendre et burlesque d'un timide garçon de bains qui se prend de passion pour le tango.
Un cinéaste novateur
Parallèlement à ces fictions, Jean-Daniel Pollet réalise des oeuvres novatrices qui oscillent entre le documentaire et l'essai cinématographique, comme Méditerranée (1963), succession de plans de paysages accompagnés d'un commentaire de Philippe Sollers. Très diminué physiquement depuis 1989 à la suite d'un grave accident - il a été happé par un train alors qu'il filmait tout près de la voie de chemin de fer -, Jean-Daniel Pollet avait pourtant tourné en 1994 Dieu sait quoi, inspiré de la poésie de Francis Ponge, et en 2001 Ceux d'en face. Juste avant de mourir, il avait achevé le scénario d'un nouveau film.
Julien Dokhan