
C'ETAIT QUAND ?
Le jeudi 9 septembre à 21h, hors-compétition.
QUI ETAIT LA ?
Le réalisateur Jonathan Glazer était accompagné des actrices Nicole Kidman et Lauren Bacall, de l'acteur John Huston, du scénariste Jean-Claude Carrière et du producteur Nick Morris.
DE QUOI CA PARLE ?
Après plusieurs années de combat suite à la mort de son mari, Anna est enfin redevenue une femme heureuse, amoureuse de Joseph, qu'elle s'apprête à épouser. Un jour, elle reçoit des lettres dont l'écriture est identique à celle de son mari. La vie de la jeune femme bascule alors dans l'angoisse. Lorsqu'elle décide de rencontrer l'auteur de ces fameuses missives, elle tombe sur un garçon de dix ans, David, qui prétend être la réincarnation de son défunt mari...
QU'EN A PENSE MON VOISIN ?
Accueil très mitigé de l'assistance, limite houleux. Si la présence de Nicole Kidman avant la séance a forcément fait monter l'ambiance de plusieurs crans, le film a, quant à lui, fortement divisé, les termes "chef d'oeuvre" et "ridicule" se partageant la vedette dans les discussions d'après-projection. Dès le générique de fin, les applaudissements timides ont côtoyé les sifflets, alors que certaines scènes ont provoqué une hilarité que d'aucuns pourraient juger déplacée.
QUE RETENIR ?
Coup de tonnerre sur les planches ! Sifflé à Venise, accueilli à peine plus chaudement par Deauville, Birth, plus de deux mois avant sa sortie officielle en salles, a déjà tout du film maudit. Pourtant, le second film de Jonathan Glazer offre des sensations vertigineuses à qui voudra bien s'engouffrer et se perdre dans son ambitieux dédale émotionnel. Le cinéaste anglais va à contre-courant du cinéma hollywoodien classique en signant une très risquée parabole sur l'amour éternel qui oppose une veuve et un enfant de dix ans se présentant comme son défunt mari. Portant aux limites du possible l'ambiguité de cette relation, Glazer parvient à ouvrir des portes inédites pour traiter de la pureté de l'amour, de la solitude et de la douleur de perdre un être cher. A prendre au premier degré, le long-métrage en déroutera plus d'un, mais ceux qui accepteront le voyage proposé en sortiront bouleversés. Car rarement -voire jamais- l'amour n'aura été traité de cette manière, avec autant d'ambition, de radicalité. Oeuvre exigeante ô combien courageuse, aux frontières de l'expérimental, Birth puise également sa force dans son envoûtante musique, dans des dialogues épurés à l'extrême, et dans une mise en scène habitée, lancinante, émaillée de longs plans-séquences et plans fixes (Nicole Kidman, perdue dans la foule de l'opéra, bouleversante), qui fait parfois planer l'ombre du maître Kubrick. Le film, qui ne tombe jamais dans le mélodrame ou le ridicule, accouche au final d'un équilibre miraculeux, aidé en cela par une Nicole Kidman bouleversante. Magistral.
L'ESSENTIEL
Fiche-film
Jonathan Glazer (réalisateur)
Nicole Kidman
Lauren Bacall