Pédagogie. Dissuasion. Promotion d'une offre légale. Ce sont les trois piliers du projet de charte d'engagements né de la réunion entre les différents acteurs concernés par la lutte contre la piraterie sur Internet, organisée à Bercy ce 15 juillet autour du ministre de l'Economie et des Finances Nicolas Sarkozy et du ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres. Pour ce dernier, cette réunion de travail apparaît comme "un point de départ d'une négociation (devant) aboutir rapidement".
Pédagogie
Selon Nicolas Sarkozy, la lutte contre la piraterie sur la toile doit passer par "des actions de pédagogie et de sensibilisation". "La plupart des internautes seraient prêts à cesser (le téléchargement illicite) si on leur expliquait les enjeux majeurs qui sont en cause pour l'avenir même de la création artistique et intellectuelle". Un premier volet pédagogique devrait donc être mis en place et mobilisera les fournisseurs d'accès à Internet auprès de leur clients, ainsi que les pouvoirs publics avec la diffusion de films dans les écoles.
Dissuasion
Concernant la dissuasion, "des actions et la mise en oeuvre d'obstacles concrets contre les adeptes du piratage" devraient être menées par les fournisseurs d'accès, notamment en avertissant "ceux de leurs abonnés qui auront été repérés en train de faire du piratage sur Internet" et en mettant fin "aux abonnements de ceux qui auront été condamnés pour piratage par des juges".
Promotion d'une offre légale
Enfin, la mise en place, le développement et la promotion d'une offre légale de musique et de films en ligne devrait permettre selon Nicolas Sarkozy de lutter plus efficacement contre la piraterie. "Un groupe de travail sera", selon Renaud Donnedieu de Vabres, "organisé par le CNC pour déterminer les modèles économiques" concernant la mise en place d'offres légales de téléchargement de films, et devrait "aboutir à des propositions d'ici à la fin de l'année".
1 internaute sur 4 est un pirate
Selon les chiffres publiés par la MPAA, un internaute sur quatre a déjà téléchargé illégalement un film sur les réseaux Peer to Peer. Réalisée dans huit pays industrialisés auprès de 3 600 internautes grands consommateurs de films en salle, l'enquête montre que 24 % des gens interrogés ont déjà téléchargé un/des film(s) gratuitement via des réseaux illégaux et Internet. Alors que six pays émergent en-deçà de la moyenne de l'enquête, les Coréens (58 % des internautes) et les Français (27 %) apparraissent comme les pirates les plus assidus. La gratuité des contenus et le prix de vente des DVD et autres K7 sont principalement évoqués par les internautes pour justifier le recours au piratage. 28 % des pirates avouent en outre acheter moins de films depuis qu'ils téléchargent les films sur la toile.
Yoann Sardet avec AFP