Des chiffres et des films... Le Président du CNC David Kessler a dressé jeudi 18 mars un bilan de la production cinématographique 2003, se félicitant du " nouveau record historique " atteint par l'industrie du 7e Art avec 212 longs-métrages agréés cette année. Parmi ces oeuvres, 183 sont d'initiative française (produites et financées intégralement ou majoritairement par des partenaires français), soit 20 de plus qu'en 2003, et un quasi-doublement depuis dix ans. David Kessler a cependant rappelé que, si la production est en hausse, la fréquentation a, elle, chuté de 5 à 6%.
Des coproductions internationales en hausse
Plus de la moitié des 203 films agréés sont des coproductions internationales, contre 35% en 2000, relève par ailleurs le CNC. Le montant global des investissements étrangers a, lui, doublé par rapport à 2003, passant de 182 à 364 millions d'€, mais un seul film, Alexandre d'Oliver Stone représente 145 millions d'€. Le Président du CNC note par ailleurs que la durée des tournages de films français à l'étranger a augmenté de 49% en cinq ans.
La bipolarisation en question
David Kessler a en outre fait part de son inquiétude à propos du phénomène dit de "bipolarisation", autrement dit le fait qu'une majorité de films (133) ait un devis très peu élevé (moins de 5 millions d'€), tandis qu'un petit nombre de longs-métrages (11) se partage à lui seul un tiers de l'investissement total. D'autre part, si Canal + reste le principal partenaire du cinéma (16% de l'ensemble des investissements), 40% des films n'ont pas fait l'objet d'acquisition de la part de la chaine cryptée, ou de TPS, contre seulement 11% il y a cinq ans. Enfin, côté exploitation, David Kessler a soulevé le problème de l'accès des films indépendants aux écrans, soumis à une rotation de plus en plus forte.
Julien Dokhan avec AFP