Morose. C'est dans ce contexte que le directeur général du Centre National de la Cinématographie David Kessler a présenté le budget prévisionnel du CNC pour l'année 2004.
Premier bilan pour 2003
Le cru cinéma 2003 apparaît ainsi comme "une mauvaise année pour la fréquentation", avec 124 millions d'entrées pour les neuf premiers mois de l'année et des prévisions de 175 millions d'entrées fin décembre, soit un recul de 5,6 % par rapport aux 184,5 millions d'entrées de 2002. Un niveau que le CNC espère retrouver pour 2004. La part du cinéma français reste toutefois "tout à fait honorable" avec 38,3% sur les neuf premiers mois de l'année, contre 51,2% au cinéma américain.
Le budget 2004
Le budget global du CNC pour 2004 s'élève à 504,27 millions d'euros -contre 478,27 millions d'euros en 2003 et 483,86 millions d'euros en 2002-, dont 475,65 millions d'euros pour le compte de soutien du CNC et 28,62 millions d'euros provenant du Ministère de la Culture.
Le compte de soutien
En progression de 5,87 %, le compte de soutien du CNC profite de la hausse des crédits issus de l'édition vidéo, qui passent de 18 à 40 millions d'euros (+ 122 %). Le changement d'assiette de la taxe, "principal relais de croissance pour 2004" aura un effet important, alors que la progression des ventes DVD estimée à 50 % en volume et 26,1 % en valeur devraient offrir une croissance de 15 % du chiffres d'affaires des éditeurs vidéo. Les deux autres ressources du compte de soutien seront la taxe sur le prix des places de cinéma (TSA) avec 107,17 millions d'euros (+ 0,5 %) et la taxe sur les diffuseurs télévisuels estimée à 326,49 millions (+ 1,22 %).
Ce compte se partagera à 54 % pour le septième art à hauteur de 246,79 millions d'euros (soit une augmentation de 7,7 %) contre 206,97 millions d'euros pour l'audiovisuel (en augmentation de 3,7 %), dont 152,9 millions d'euros pour d'aides automatiques et 26,18 millions d'euros d'avance sur recettes. Ces deux postes augmentent respectivement de 4,7 % et 8,6 %, cette hausse plus significative de l'avance sur recettes témoignant de la volonté du CNC à soutenir les films indépendants. Pour l'audiovisuel, les aides sélectives sont en baisse de 11,3 % (45,94 millions d'euros) et les aides automatiques en hausse de 9 % (161,03 %).
Nouvelles mesures
Plusieurs mesures annoncées en avril dernier par le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon et programmées pour entrer en vigueur le 1er janvier 2004 étaient égalemnt au centre du budget présenté. Parmi celles-ci, la création de fonds d'aides à la production par les collectivités locales avec participation de l'Etat, et le crédit d'impôt, mesure destinée à éviter la délocalisation des tournages de cinéma grâce à des incitations fiscales qui apparaît pour David Kessler comme une "une évolution importante dans le système de financement du cinéma français". L'accent devrait également être mis sur la lutte contre le piratage, avec une augmentation de 12 % de la subvention du CNC à l'Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle et une collaboration accrue avec ses services.
Yoann Sardet avec AFP