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    Intermittents : le cinéma touché par la grève

    Le mouvement des intermittents du spectacle se durcit. AlloCiné fait le point sur les actions menées dans le milieu du septième art.

    Habituellement peu touché par les actions des intermittents du spectacle, le cinéma vit en ce moment des perturbations exceptionnelles avec des pétitions, des manifestations et même des suspensions de tournage.

    Les personnalités mobilisées

    Premières personnalités à réagir contre la réforme du statut des intermittents, les réalisateurs, avec en tête Pascal Thomas, président de la Société des Réalisateurs de films. Certaines vedettes comme Fabrice Luchini et Catherine Deneuve ont très vite affiché leur soutien au mouvement des intermittents, alors que des cinéastes ont signé avec des artistes du spectacle vivant une première pétition adressée au Premier Ministre le 2 juillet dernier : on y trouvait notamment les signatures d'Isabelle Adjani, Alexandre Arcady, Charles Berling, Bertrand Blier, José Garcia, Elsa Zylberstein, Claire Denis et Patrice Leconte.

    Par la suite, le Festival de la Rochelle et celui de Paris-Cinéma ont vu leur programmation modifiée après le retrait de certains films par leurs auteurs, tandis que la première semaine du Festival de La Villette était annulée. Dans un deuxième temps, une lettre ouverte adressée au gouvernement et intitulée Rendez-vous de juillet (voir notre article ) a été signée par 1 100 professionels du cinéma lundi 7 juillet : y figuraient entre autres les noms de Jacques Audiard, Daniel Auteuil, Emmanuelle Devos, François Ozon, Bertrand Tavernier, André Techiné, Tonie Marshall et Yann Tiersen.

    Enfin, dernière action en date : celle menée sur le web par des stars et leurs webmasters. Ainsi,les sites officiels de Cédric Klapisch, Jan Kounen, Vincent Cassel, Aure Atika, Jean-Pierre Jeunet, Fredy Busso, Cécile de France et Jean-Michel Portal sont fermés, affichant un message "site en grève", et invitant les internautes à prendre connaissance et àdébattre du problème des intermittents.

    Les tournages perturbés

    Le Syndicat National des Techniciens et Réalisateurs du Cinéma et de l'Audiovisuel CGT (SNTR) tient à jour une liste non exhaustive des tournages de télévision et de cinéma touchés par la mobilisation. De nombreux tournages ont ainsi été interrompus le mardi 8 juillet, jour de la mobiblisation nationale :

    Animal de Pierre Erwan Guillaume (Movimento Production)

    Je suis un Assassin de Thomas Vincent (Fidélité Production)

    Comme une image d'Agnès Jaoui

    Mon Père est un Ingénieur de Robert Guédiguian (Agathe Films)

    La Nuit est-elle plus noire là-bas de Nicolas Klotz

    Tout le plaisir est pour moi d'Isabelle Broué

    Les Rivières pourpres 2 - les anges de l'apocalypse d'Olivier Dahan

    L'Incruste d'Alexandre Castagnetti

    Sur les tournages de San-Antonio de Laurent Touil-Tartour (Renn Productions), l'équipe de décoration a "débrayé", tandis que sur Les Choristes de Christophe Barratier, la société de production Galatée Films a voté un débrayage de deux heures au moment où la manifestation s'ébranlait à Paris devant le Théâtre Dejazet.

    A noter enfin, les incidents survenus sur le tournage de la nouvelle comédie de Nancy Meyers avec Jack Nicholson, Keanu Reeves et Diane Keaton, projet qui emploie 300 intermittents, figurants et techniciens français. Des manifestants ont empêché l'équipe de pouvoir tourner durant la nuit du mardi 8 au mercredi 9 juillet près du Pont d'Arcole. L'AFP rapporte que Jack Nicholson aurait tenté de discuter avec les manifestants, sans succès. C'est la plus grosse perturbation observée à ce jour dans le milieu du cinéma : le tournage devrait être prolongé, l'assurance ne couvrant pas les jours de retard.

    Vers un durcissement du mouvement ?

    Reste à savoir quelles seront les réactions des intermittents à la suite des déclarations du Ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon. Celui-ci a en effet annoncé à la sortie du Conseil des Ministres ce mercredi 9 juillet que la procédure d'agrément de l'accord (signé par le MEDEF, la CFDT, la CFTC et la CGC) avait été engagée par le gouvernement. Cette décision risque d'exacerber les réactions des intermittents qui espéraient faire reculer le gouvernement.

    Amélie Charnay

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