Les chiffres publiés ce mercredi 14 mai par le Centre National de la Cinématographie sur le cinéma en France marquent une fréquentation stable et le recul de la production hexagonale.
Le recul des films français
La part de marché des films français passe de 41,4% en 2001 à 35% en 2002. Une baisse non négligeable, bien que ces résultats restent dans la moyenne de ces dix dernières années. Rappelons qu'en 1998, la part de marché des films français avait chuté à 27,6%. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les films américains n'augmentent pas de façon spectaculaire : la part de marché des productions outre-atlantique est de 49,9% en 2002 contre 62,2% en 2000. Les films européens passent ainsi de 4,3% en 2001 à 6,7% en 2002. Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (14,22 millions d'entrées), 8 femmes (3,54 millions d'entrées) et Le Boulet (3,05 millions d'entrées) ont été les longs métrages français porteurs de l'année. Ajoutons que ce recul de la production nationale est un phénomène commun à l'ensemble des pays européens.
Sur 488 films distribués, le nombre de productions françaises baissent (21 de moins qu'en 2001). Et sur les 163 films d'initiative française agréés par le CNC en 2002, les films intégralement français sont en fort recul (20 de moins). En revanche les films coproduits majoritairement par la France sont en hausse (plus 11 films). Mais les investissements dans la production cinématographique française sont en recul de 4,9% avec 860,7 millions d'euros.
La stabilisation de la fréquentation
En 2002, la France est le premier marché européen du cinéma avec 184,5 millions d'entrées. Ce chiffre est à la baisse par rapport à 2001 et ses 187,06 entrées. Mais ce résultat reste élevé par rapport aux dix dernières années écoulées : en 1993, la fréquentation hexagonale plafonnait à 132,72 de spectateurs. Avec 14,2 millions d'entrées Astérix et Obélix arrive en tête des meilleures fréquentations de l'année devant Harry Potter et la chambre des secrets et ses 6,94 millions d'entrées. Par ailleurs, le film d'Alain Chabat se hisse au rang de première production européenne en termes de fréquentation (19 millions dans l'Union Européenne), soit la neuvième place derrière huit productions américaines.
Vers un désengagement des télévisions ?
Les apports des télévisions qui s'élèvent à 248,7 millions d'euros sont en baisse de 7% parce que Canal Plus a diminué ses investissements. Le petit écran a également restreint la diffusion du nombre de films de cinéma qui chute de 5,3% par rapport à 2001. Et le montant des achats de droit de diffusion est en recul de 6,2%.
Le Phénomène DVD
Le volume des ventes DVD dépasse pour la première fois celui des VHS qui est en recul de 10,4%. Les ventes de DVD ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 71%, ce qui permet à l'ensemble des produits vidéo d'atteindre le chiffre d'affaires record de plus d'un milliard d'euros. Et le cinéma représente 82% du marché du DVD. Enfin on estime que 36% des foyers seraient désormais équipés pour lire des DVD.
Amélie Charnay