Adapté de la pièce de théâtre du même nom, Le Dîner de Cons de Francis Veber compte parmi les comédies françaises les plus populaires de tous les temps. Chaque fois que les célèbres aventures de Thierry Lhermitte et de Jacques Villeret repassent à la télé, impossible de changer de chaîne dès lors que l'on a entendu résonner l'une des innombrables répliques culte du film !
Véritable triomphe au box-office français à sa sortie en 1998, le long métrage de Veber suit la soirée extrêmement mouvementée de Pierre Brochant, un éditeur porté sur la moquerie qui participe depuis de nombreuses années à de cruels "dîners de cons", et de François Pignon, le pauvre bougre que Brochant a invité chez lui pour se payer sa tête.
Un dernier coup de fil
Mais lorsque Brochant apprend que sa femme Christine l'a quitté, la soirée prend soudain un tour totalement inattendu, et c'est désormais entre les mains de Pignon que reposent tous les espoirs. A coups d'appels téléphoniques improbables, d'accents belges à couper au couteau et de stratégies plus ou moins bien rodées, les deux hommes vont tout tenter pour essayer de régler la situation.
Hilarant de sa première à sa dernière seconde, Le Dîner de Cons se termine sur un coup de théâtre qui vous trotte sans doute encore dans la tête 27 ans après.
En effet, à la fin du film, alors que Christine a été conduite à l'hôpital après un accident de la route, François Pignon parvient à lui téléphoner en se faisant passer pour un médecin et décide de lui avouer toute la vérité. Ayant récemment découvert pourquoi Pierre Brochant l'avait invité, il raconte noblement à Christine chaque étape de la tumultueuse soirée, et tous les efforts que Pierre a pu mettre en oeuvre pour tenter de la retrouver.
Prétendant qu'il se trouve actuellement dans une cabine téléphonique et que Pierre n'est pas à côté de lui, il raccroche avec la certitude d'avoir réussi à réparer les pots cassés.
Gaumont
"Oh le c** !"
"Elle va rappeler", assure-t-il à Brochant avec modestie et grandeur d'âme. Ce à quoi son hôte se confond en excuse, lui promettant qu'il s'y reprendra désormais à deux fois "avant de traiter quelqu'un de con".
Les choses paraissent s'être apaisées, et le film de Francis Veber semble se diriger vers un happy-end classique. Mais c'est alors que le téléphone se remet à sonner : Christine rappelle son mari.
Pris dans le feu de l'action, machinalement, François décroche le combiné, dévoilant ainsi qu'il ne se trouvait en aucun cas dans une cabine téléphonique, et décrédibilisant du même coup chacun de ses mots précédents.
Le long métrage se termine alors par un dialogue de sourds entre les deux personnages : Pignon, absolument désolé, affirmant qu'"il va la rappeler" et que "tout va s'arranger", Brochant, abasourdi, ne cessant de répéter : "Mais quel con ! Oh le con !"
Délicieusement frustrante, et tout aussi drôle que le reste du film, cette conclusion sous forme de cliffhanger, accompagnée par l'excellent thème musical de Vladimir Cosma, nous laisse donc face à notre imagination depuis près de trois décennies.
Pignon va-t-il réussir à convaincre à nouveau Christine ? Les choses vont-elles s'apaiser entre elle et Brochant ? Ce dernier deviendra-t-il ami avec Pignon ? A vous de décider !
(Re)découvrez la bande-annonce du "Dîner de cons"...
