"Les gens ont besoin d'espoir" : Dreamland, un documentaire inspirant qui fait souffler un vent de fraîcheur
Olivier Pallaruelo
Olivier Pallaruelo
-Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

En salle ce mercredi, le documentaire "Dreamland" offre un contrepied au regard souvent pessimiste que portent les jeunes au sujet de l’avenir. Une vision inspirante qui fait du bien, en cette période troublée.

“Le rêve est la preuve qu'imaginer, rêver ce qui n'a pas été, est l'un des plus profonds besoins de l'Homme" écrivait l'immense auteur Milan Kundera, dans L'insoutenable légèreté de l'être. Cette conviction est partagée par cinq étudiants en master d’école de commerce, originaires de Chartres, de la Gironde et de la région parisienne.

En 2021, alors même que le monde était encore largement en pleine convalescence avec la pandémie du Covid-19, l'idée d'encourager les jeunes à abandonner leurs peurs, à oser prendre des risques et réaliser leurs rêves, s'est davantage concrétisée, pour prendre la forme d'un documentaire, Dreamland, qui sort en salle ce mercredi.

Comment inciter la jeunesse à garder ses rêves et les réaliser ? Pour répondre à cette question, ils sont justement partis en voyage à la rencontre des jeunes du monde entier. Du Panama à l'Italie, du Brésil à la France en passant par le Danemark jusqu'au Kirghizistan, ce sont pas moins de 18 pays sur quatre continents qui seront ainsi sillonnés, grâce notamment à la générosité d'une campagne de financements participatifs lancée en mai 2021.

"Notre idée en partant était de faire des rencontres authentiques et nous étions persuadés qu'il existait partout des jeunes inspirants. Alors, pour trouver des témoignages, nous avons simplement cherché à faire des rencontres au gré de notre aventure" raconte le collectif.

"Nous passions en moyenne deux semaines par pays, et essayions de planifier notre prochaine destination une semaine en avance. Parmi les solutions qui ont fonctionné pour trouver des personnes, nous avons pu utiliser les réseaux sociaux et les réseaux d'associations. Parfois même, nous avons rencontré les interviewés directement dans la rue, nous avons pris un café et en découvrant leur histoire, nous avons choisi de filmer l'interaction".

Ces "appels à témoins" ont rencontré un franc succès : plus de 240 personnes ont accepté de raconter leurs expériences; 120 ont été retenues et filmées. Tous ces témoignages ne sont évidemment pas dans le documentaire, qui dure 80 min. Une sélection fatalement drastique.

"Les gens ont besoin d'une sorte d'espoir"

Dreamland n'est pas pensé ni conçu comme un agrégat de solutions qui seraient livrées clé en main par les jeunes adultes qui racontent leurs expériences, heureuses ou malheureuses. Entre les rêves utopiques, ceux qui sont purement matérialistes ou parfois même philosophiques, les aspirations à un monde plus juste et moins inégalitaire, ou la soif de culture et de l'ailleurs, les témoignages s'entrechoquent, au prix parfois d'un triste et douloureux constat.

Comme celui de ce jeune adulte vivant au Brésil dans un milieu très défavorisé, travaillant à la collecte de déchets. "Les pouvoirs publics ne donnent pas le soutien nécessaire" raconte-t-il. "C'est difficile de réaliser un rêve quand on n'a pas les revenus suffisants. Et dans mon cas, c'est de retourner à l'Université".

Wayna Pitch

Difficile de se construire lorsqu'on n'a pas, ou si peu, de repères structurants auxquels s'accrocher. Lorsqu'on est marqué par la pauvreté et vivant au sein de familles qui tentent davantage de survivre au quotidien que de vivre. Comment rêver lorsqu'on n'a pas d'argent pour se soigner ?

Ce qui ressort aussi, en creux de cette file de témoignages, c'est que cette relève, cette prise de conscience collective et les initiatives qui vont avec, quand bien même la tâche semble herculéenne, se fait ou se fera avant tout au sein de la société civile, face à l'incapacité, feinte ou réelle, des pouvoirs publics, pour solutionner courageusement les problèmes.

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