À toute allure porte bien son titre. Dès les premières secondes, emporté par une musique grandiloquente digne des films d'aventure américains, le public est catapulté dans une histoire branchée sur 10 000 volts et ce jusqu'au générique de fin.
Le long métrage écrit et réalisé par Lucas Bernard se veut comme une relecture burlesque des classiques d'Hollywood. Il raconte une histoire rocambolesque et romantique, celle d'un steward (Pio Marmaï), enfermé par erreur dans un sous-marin, et d'une officier (Eye Haïdara).
Le jeu des acteurs y est assurément excessif, le ton se veut burlesque et l'expérience assez loufoque tant le style du film dénote avec les autres exemples du genre. Au Festival du film francophone d'Angoulême, nous avons posé trois questions à Pio Marmaï sur le film :
AlloCiné : Ce ton, ce rythme dans le film, est-ce que c'était compliqué ?
Pio Marmaï : Non, ce n'était pas compliqué à trouver parce que la partition était déjà très bien écrite. Dès que j'ai lu le scénario, il y avait quelque chose de très précis sur les personnages qu'on incarnait, particulièrement celui de Marco, le mien.
Il est un peu fantasque, à la frontière de l'hystérie, il ne réfléchit jamais et il est toujours porté par cette énergie électrique. Moi, ça me plaisait.
Je pense qu'on a fait différentes propositions. On a pris différentes directions avec le cinéaste Lucas Bernard en termes de curseur, pour savoir quand c'était too much. On faisait des variantes suivant les séquences, mais je ne me suis jamais interdit quoi que ce soit. Je pense qu'il fallait aller au bout des propositions pour avoir un personnage assez fort.
Tourner dans un sous-marin, c'est comment ?
Plus j'ai de contraintes autour de moi, paradoxalement, plus ça me donne de la liberté. J'aime bien ça, en tout cas. Et je trouve que ça participe à la création de ce personnage. La situation est tellement complètement dingue. Le fait de subir un peu l'espace, ce n'était pas désagréable pour fabriquer ce personnage.
On était dans un bâtiment de la marine désaffecté qui s'appelle le Maillé-Brézé à Nantes. Vous imaginez bien que tourner dans un sous-marin nucléaire, ce n'est pas ce qu'il y a de plus évident aujourd'hui. Les autorisations ne sont pas faciles à trouver. On peut le remarquer à la taille des couloirs qui sont un peu plus larges que dans les vrais sous-marins.
Quel regard ce film porte sur l'armée selon vous ?
Il n'y a pas de regard moqueur sur l'armée ou sur la marine. C'est assez virevoltant, un peu insolent à des moments, mais je pense qu'il s'amuse un peu des codes. En tout cas, c'est avec beaucoup de plaisir et vraiment pas de mépris.
J'aime bien aussi ouvrir des portes et tenter des trucs un peu surprenants, parce que c'est une comédie romantique d'aventure, mais qui a une espèce de souffle et d'énergie que je ne vois jamais. Je suis curieux en tant que public de voir un film comme ça.
Propos recueillis par Thomas Desroches, à Angoulême, en août 2024.
À toute allure de Lucas Bernard est à découvrir au cinéma.