Attention, il est préférable d’avoir vu le film Libre sur Prime Video avant de lire cet article.
29 mars 1985. Les téléspectateurs français apprennent la mort de Bruno Sulak, un braqueur accusé d’avoir réalisé près d’une vingtaine de cambriolages en l’espace de quelques années. Son principal fait d’armes : le casse de deux magasins Cartier - à Paris et à Cannes - qui le rendra particulièrement célèbre.
Présenté comme charmeur, il était surtout connu pour ses attaques à main armée sans violence. Bruno Sulak était un homme libre, de ceux qui aiment s’affranchir des lois et qui n'acceptent pas la domination des riches sur les pauvres. Une sorte d’Arsène Lupin ou de Robin des bois, si l’on veut.
Le nouveau film de Mélanie Laurent - Libre - offre une vision presque romancée de sa vie, mais en restant malheureusement trop en surface. Si le scénario qu’il a co-signé avec Christophe Deslandes prend quelques libertés avec les faits, sa scène de fin est particulièrement marquante.
On y voit Bruno Sulak aux prises avec deux gardiens de la prison de Fleury-Mérogis. Dans la scène suivante, le braqueur traverse la fenêtre au ralenti. Sa position ne laisse que peu de place au doute : il a été poussé à travers la vitre. Et ce n’est pas du tout la version officielle donnée par la police à l’époque.
Deux versions qui s’opposent
Selon la police et les témoins sur place, Bruno Sulak s’est jeté du deuxième étage de la prison et aurait mal atterri. Il succombera à ses blessures à l’hôpital. Pour sa famille et ses proches, il a été assassiné, parce qu’il tournait la police en ridicule. Et le film de Mélanie Laurent adopte cette version-là des faits, comme nous l’a confié son interprète Lucas Bravo :
“On a fait quelques recherches et on s’est dit que ses blessures ne correspondaient pas à une chute accidentelle.”
George Moréas, le flic qui a poursuivi Bruno Sulak, déplore la prise de position de Mélanie Laurent sur le sujet :
“Ce n’est pas un film anti-flic, mais la fin est orientée. Voilà ce qu’il s’est passé : il a sauté d'une fenêtre sur le parking où l'attendait le sous-directeur de la prison, qui était son complice. Il a ouvert la fenêtre en se disant que deux étages, il pouvait le faire.”
La disparition de son complice Steve a aussi été modifiée. Ce dernier est mort lors d’une fusillade avec la police en tentant de faire évader son ami et n’a jamais reçu une balle dans le dos… Ce qui a aussi fait réagir Moréas :
“Je ne vois pas pourquoi un flic irait lui tirer une balle dans le dos, franchement, c'est complètement invraisemblable. Je vous rappelle quand même qu'il était parti en hélicoptère faire évader son copain. Il a peut-être été tué assez vite mais il était armé.”
Libre, à voir sur Prime Video.