AlloCiné : Dans quel état d'esprit es-tu à l'issue de cette projection-événement de "Kaizen" au Grand Rex ?
Inoxtag : Moi, je suis sur YouTube depuis que j'ai 11 ans. Et aujourd'hui, j'ai 22 ans. Ça fait la moitié de ma vie que je passe sur YouTube. Et c'est la concrétisation de plein d'aventures que j'ai vécues avec plein de gens. Et ce soir, on était tous réunis pour vivre ce rêve tous ensemble, parce qu'on l'a fait tous ensemble, ce parcours. Tu sais, rien ne se fait jamais seul et je suis convaincu qu'on est toujours aidé par quelqu'un de près ou de loin. Et moi, mon équipe m'a toujours soutenu. Mes abonnés aussi.
Dans la vie, on se fait critiquer quand on lance un projet, mais il y a que ceux qui ne veulent pas évoluer, qui ne changent pas d'avis, qui ne se remettent pas en question. Moi, je me suis remis en question, beaucoup, et ça m'a permis d'évoluer. Encore une fois, on peut toujours devenir meilleur. C'est le but de ma vie, devenir meilleur chaque jour. Cette sensation d'être là ce soir et pouvoir transmettre ce message, c'est un rêve qui se réalise.
Dans le film, tu évoques le fait d'évoluer, de changer, et que si tu étais ressorti de cette aventure dans le même état d'esprit qu'en y entrant, ça n'aurait servi à rien. En quoi penses-tu avoir changé ?
Je sais que j'ai évolué. C'est vrai qu'avant mon aventure... YouTube, ça tourne tout le temps autour de toi-même. Les gens te posent des questions et tu ne t'intéresses pas forcément aux autres. Cette aventure, elle m'a permis de m'ouvrir aux autres. À la montagne, tu n'es personne. C'est la montagne qui règne, c'est elle qui choisit. Tu dois rester humble. Ça m'a permis aussi de me reconnecter avec des nouvelles personnes qui s'en foutaient de mon prénom, qui s'en foutaient de qui j'étais.
J'ai beaucoup appris des autres.
Et moi, ça m'a aussi permis de garder les pieds sur terre et de découvrir une nouvelle discipline et d'apprendre et de m'intéresser aux autres. Et aujourd'hui, c'est ça. J'ai découvert que s'intéresser aux autres, c'est comme ça qu'on devient meilleur, parce que ce sont les autres qui nous apprennent les choses que nous ne savons pas. Et j'ai beaucoup appris des autres.
"Kaizen" sera mis en ligne ce samedi à 14h30 sur Youtube. Tu aurais pu tout miser là-dessus, mais tu as souhaiter organiser ces séances événementielles dans les cinémas partout en France. Pourquoi c'était important à tes yeux de vivre un moment collectif ?
C'est un rêve d'être au cinéma. Ma vie, c'est une aventure. Plus je peux vivre des rêves, plus je vais le faire. Et être sur un grand écran, vivre cette expérience tous ensemble, réunis, sortir de chez soi, ne pas la regarder à travers un écran mais la regarder à côté de sa famille, de ses proches, sur un grand écran, avec des belles images.
Être meilleur que celui d'hier, mais pas meilleur que les autres.
Il y a des cadreurs qui ont charbonné, qui ont morflé pour pouvoir faire ces images. Alors si on peut tous aller voir ça sur grand écran, c'est magnifique. Et j'espère que le film a sa place au cinéma. Les gens me diront. Je regarderai sur Internet après la séance. J'espère qu'on a tous vécu des sensations et qu'on a tous eu ces émotions. La vivre ensemble, c'est mieux. Une aventure, ça se vit à plusieurs.
En parlant d'aventure, il y a quelqu'un qui t'a accompagné durant "Kaizen", c'est ton chapeau de paille de "One Piece". Que représente t-il pour toi ?
Ce chapeau, c'est le chapeau du personnage principal de One Piece qui s'appelle Luffy. C'est mon modèle de vie. Ça fait quatre ans que je regarde One Piece. Ce personnage, c'est le dépassement de soi. "Je n'ai pas de limite, je peux tout faire alors que j'étais nul au début et je veux devenir le roi des pirates". Lui, il veut devenir le roi des pirates, mais ce qu'il faut, c'est simplement être meilleur. Être meilleur que celui d'hier, mais pas meilleur que les autres. Tant qu'on progresse nous-même chaque jour, c'est ça la vraie réussite.
Si tu devais garder une image de cette aventure ? Un moment que tu raconteras plus tard à tes enfants quand tu leurs parleras de "Kaizen" ?
Si je dois garder une image, c'était à 5h00 du matin, quand j'étais en train de monter vers les balcony et que le soleil passait de la nuit au jour et qu'il y avait les lignes de toutes les couleurs. Ça faisait un arc-en-ciel. Et toute ma vie, elle a défilé. Je me suis dit : "P****, je suis en train de réaliser mon rêve". Et depuis que j'ai 11 ans, je réalise mes rêves.
Il faut tout le temps être en mouvement.
Cette image, en tout cas, elle m'a rappelé ça. Elle m'a rappelé que tout commence par un rêve. Et une fois qu'on est dedans, il nous arrive plein d'autres choses sur notre route et on a de nouveaux rêves. Et ce n'est pas parce qu'on réalise un rêve qu'il faut s'arrêter là. Il faut tout le temps être en mouvement. La vie est tellement courte qu'il faut en profiter. Moi, c'est ça que j'ai envie de montrer, un peu d'optimisme.
Le film, au-delà du défi de gravir l'Everest, est surtout une leçon de vie. Et d'ailleurs, tous tes fans que nous avons rencontrés avant la séance nous ont dit à quel point tu les inspirais. Que veux-tu qu'il gardent de "Kaizen" ?
Qu'ils repartent avec un rêve. Un rêve, qu'il soit petit ou grand, on s'en fout. Mais ce qu'il faut, c'est y aller petit à petit. Des fois, ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile aussi de trouver une motivation, de trouver un rêve. Il y a beaucoup de jeunes qui ont du mal. Alors ce que je dirais, c'est essayons aussi de déconnecter un peu, de ne pas vivre à travers les écrans tout le temps, mais d'utiliser du temps. En moyenne, on utilise tous nos téléphones six heures par jour. C'est 20 ans de notre vie qu'on pourrait mettre dans autre chose.
Partons à l'aventure !
Découvrir. Je ne sais pas, par exemple, apprendre à jouer aux échecs. On n'en sait rien. Si ça se trouve, on va devenir un pro. Apprendre à lire, lire des livres, apprendre à faire un sport, se créer une passion. Tout ça, découvrir plein de choses, utiliser son temps pour s'offrir des opportunités. Je crois en la chance, mais je pense qu'il faut aller la chercher. Et plus on fait de choses, plus on a de la chance qu'elle nous tombe dessus.
Alors si j'ai bien envie de transmettre un message, c'est : les amis, les filles, quel que soit votre sexe, votre condition ou votre âge, on s'en fout. Qu'on soit adulte ou petit, on a tous le droit de rêver. Et la chance, elle ne nous tombe pas dessus, il faut qu'on aille la chercher. Alors, allons la chercher. Allons la chercher et sortons, partons à l'aventure. C'est ça que j'ai envie de dire à ceux qui me suivent.
Propos recueillis à Paris le 13 septembre 2024 par Yoann Sardet et Alexandre Ear