Pour lancer sa 81ème édition, la Mostra de Venise a choisi de prononcer trois fois son nom. Quitte à générer un peu de chaos gothique sur le Lido. 36 ans après la sortie du très aimé premier opus, qui lui avait notamment ouvert les portes de Gotham City, Tim Burton est revenu dans l'univers de Beetlejuice avec une suite, dans laquelle il retrouve Michael Keaton, Winona Ryder ou Catherine O'Hara, auxquels se joint sa Mercredi Jenna Ortega.
"Je ne cherchais pas à faire une grosse suite pour de l'argent ou quelque chose de la sorte, je voulais le faire pour des raisons personnelles", a précisé le réalisateur à destination de celles et ceux qui s'interrogeaient (légitimement) sur la raison d'être de Beetlejuice Beetlejuice. "Je n'ai même pas revu le premier film pour préparer celui-ci. Je me souvenais de son esprit et des personnes présentes ici."
Ceci étant dit, qu'a donc pensé la presse anglo-saxonne du retour de Tim Burton à l'univers de l'un des premiers films de sa carrière ?
Owen Gleiberman (Variety) : "Il lui manque l'électrochoc monstrueusement kitsch que le premier film avait. Pourtant, même s'il y a du bon et du mauvais fan service, et aussi guindé et toc que soit l'ensemble, j'ai passé un assez bon moment. Une partie de ce que le nouveau film apporte est de la nostalgie honnête envers l'époque à laquelle la sensibilité mi-clown mi-esprit de l'enfer de Burton faisait encore office de choc."
David Rooney (The Hollywood Reporter) : "Le cynisme hollywoodien qui consiste à dépouiller les propriétés intellectuelles à succès dans sa quête de franchisation à outrance nous a appris à être méfiants, donc il y a quelque de revigorant pour le public, aussi, que de voir une saga ressuscitée être aussi amusante - et, qui plus est, qui revendique sa raison d'être."
Tori Brazier (Metro) : "Cette suite qui a mis longtemps à voir le jour est ce que Tim Burton a fait de plus effrontément burtonesque et dingo depuis des années en matière de créatures macabres de Frankenstein, de situations étranges et d'humour décalé. Il est même plus dérangeant et bizarre, avec son style reconnaissable, que le premier volet."
Ce que Tim Burton a fait de plus effrontément burtonesque et dingo depuis des années
James Mottram (Total Film) : "Avec sagesse, Tim Burton n'abuse pas des easter eggs. Mais il est dommage que le récit s'éparpille autant, avec des sous-intrigues qui ne mènent nulle part. Dans l'ensemble, Beetlejuice Beetlejuice est surtout une balade amusante dans l'après-vie."
Nicholas Barber (BBC) : "Beetlejuice Beetlejuice ressemble à un équivalent plus effrayant, gore et visqueux de Top Gun : Maverick. À savoir une suite qui arrive 36 ans après, rend un hommage intelligent et affecteux à son prédécesseur, et le surpasse dans presque tous les aspects."
Stephanie Zacharek (TIME) : "Burton s'est juste autorisé à être idiot et à s'amuser ; Beetlejuice Beetlejuice est rempli de blagues basses du front et de réplique de niveau maternelle, mais l'effet fonctionne. Le film vous transporte sur ce tapis magique de chaos - et contient une séquence de poésie à la fois effrayante, élégante et drôle qui est du pur Burton à l'ancienne."
Bien qu'il soit plus habile et moins artisanal que le millésime de 1988, il possède encore des éclairs de génie de série B
John Nugent (Empire) : "Le film est le plus fort lorsqu'il se souvient qu'il est un film de Tim Burton et possède son permis d'être étrange. Bien qu'il soit plus habile et moins artisanal que le millésime de 1988, il possède encore des éclairs de génie de série B : une séquence animée image par image, quelques délicieux effets pratiques de têtes réduites, et deux scènes démentielles d'accouchement, avec le faux bébé le plus macabre depuis American Sniper. C'est dans ces moments, quand Burton laisse vraiment son drapeau de freak voler au vent, que Beetlejuice Beetlejuice mérite ses rayures."
Jonathan Romney (Screen) : "C'est son aventure la plus farouchement burtonesque depuis des lustres, avec un mélange tonitruant de facétieux et de macabre. Mais il s'agit avant tout d'un trip nostalgique, si dépendant du premier volet que les nouveaux venus pourraient ne pas y adhérer."
Sophie Kaufman (Indiewire) : "Il ne laisse passer aucune occasion [de nous offrir] une image inventive ou une réplique, et c'est un plaisir que d'évoluer dans un monde artisanal, qui ne se repose pas seulement sur les effets numériques. Il y a des blagues sur tout, du sous-genre de la maison hantée aux industries parasites du deuil, en passant par les ados qui lisent Dostoïevski. Burton a tout balancé sur le mur pour soigneusement sculpter, ensuite, ce qui en est retombé et en faire une virée joyeuse mais néanmoins disciplinée, avec du coeur."
Un sac de noeuds de rappels et d'intrigues, si fouillis et surchargé qu'il est en presqu'abstrait
Siddant Adlakha (IGN) : "Beetlejuice Beetlejuice permet à son casting de s'amuser, même s'ils sont tous dans des films séparés qui peinent à se croiser. Son histoire est volontairement dénuée de tout poids dramatique, mais cela fait de la place pour les effets pratique, dingo et créatifs, du Burton des débuts, et donne un legacyquel à petite échelle qui ne se prend pas au sérieux (car il n'a pas besoin de l'être)."
Xan Brooks (The Guardian) : "Beetlejuice Beetlejuice renoue avec les scènes de ses triomphes passés. C'est une fois, deux fois, trois fois, une suite horrifique paresseusement sympathique ; une ouverture de poids qui va à peine au-delà de sa composition kitsch de gothique américain. La fraîcheur qu'il possède provient de la sous-intrigue étincelante impliquant la fille rebelle de Lydia, Astrid, jouée avec justesse, dans le registre maussade, par Jenna Ortega."
Richard Lawson (Vanity Fair) : "Un sac de noeuds de rappels et d'intrigues, si fouillis et surchargé qu'il est en presqu'abstrait. C'est un autre legacyquel qui fait office d'hommage triste à l'ingéniosité du film original."
Beetlejuice Beetlejuice sortira dans nos salles le 11 septembre.