Avec Pulsions, Brian de Palma ouvre la décennie quatre-vingt avec un scandale. Dans ce film, le réalisateur raconte le destin d'une prostituée témoin d'un meurtre commis par une femme blonde aux lunettes noires.
Fidèle à son obsession pour le cinéaste Alfred Hitchcock, Brian de Palma lui rend une nouvelle fois hommage dans un thriller qui rappelle Psychose.
La comparaison avec ce dernier se confirme par ailleurs dès la scène d'ouverture qui se déroule sous une douche. Or, l'époque a changé et le metteur en scène entend, dès les premières minutes, montrer au public qu'il n'a pas peur de le secouer.
Intitulé Dressed to Kill en version originale - Habillée pour tuer, si l'on traduit -, le film s'inscrit dans la lignée des plus grands thrillers du cinéma américain. Pourtant, il est loin d'être le plus connu.
À sa sortie, en revanche, difficile de passer à côté. Pulsions suscite la polémique pour deux raisons. La première concerne sa violence contre les femmes. Il est vrai que le cinéma de Brian de Palma, considéré par beaucoup comme misogyne, a toujours eu la dent dure contre le gente féminine. Et particulièrement dans Pulsions.
Violence contre les femmes
Le meurtre principal du film - celui qui déclenche l'intrigue - intervient après qu'une mère de famille (Angie Dickinson) en quête de désir sexuel a couché avec un étranger rencontré dans un musée. Comme si ce crime venait punir celle qui aurait "fauté".
En 1980, des féministes se ruent devant les cinémas avec des pancartes pour protester contre cette violence. "Seul un dégénéré voudrait voir ce film", écrit une des militantes.
Attention spoilers ! Les lignes suivantes révèlent une partie de l'intrigue du film.
L'autre polémique repose sur la transphobie de Pulsions. La meurtrière blonde aux lunettes noires est en réalité une femme transgenre jouée par Michael Caine qui est également psychologue.
Pour la communauté LGBT+, très engagée pour la représentation des personnes queer au cinéma, le film de Brian de Palma utilise les pires clichés pour transformer les personnes trans en meurtriers.
Ce cas se reproduit quelques années plus tard avec Le Silence des agneaux de Jonathan Demme dans lequel le personnage de Buffalo Bill (Ted Levine) est également présenté comme une femme trans.
Or, dans cet exemple précis, il est expliqué par Clarice Starling (Jodie Foster) que la transidentité ne renforce aucunement les pulsions meurtrières. Dans Pulsions, le lien est explicite.
Il est tout de même important de remettre les choses dans leur contexte. Il y a 44 ans, quand Brian de Palma réalise le film, le sujet de la transidentité est encore peu connu, même chez les professionnels de santé. Il est intéressant de voir - ou revoir - Pulsions avec un regard actuel pour observer les nombreuses différences de traitement entre les époques.
Pulsions est disponible sur Prime Video.
