James Dean a tourné trois longs métrages en tête d'affiche entre 1954 et 1955, et ils sont tous disponibles sur la plateforme Max. Tous sont de grands films, mais l'un d'eux possède une aura unique, c'est le drame adolescent La Fureur de vivre de Nicholas Ray.
Conflit de génération
Jim Stark, 17 ans, est arrêté pour ivresse sur la voie publique. Fraîchement arrivé à Los Angeles, il cherche à s'intégrer dans son nouveau lycée, mais se fâche avec Buzz, le chef d'une petite bande qui règne sur l'établissement. Les deux jeunes gens s'engagent alors dans un combat au couteau, et Jim entre dans une spirale de violence.
A l'époque du tournage de La Fureur de vivre, sort sur les écrans le premier long métrage avec James Dean en tête d'affiche : A l'est d'Eden, l'histoire d'un conflit de génération entre un fils et son père. Le film fait instantanément de Dean le symbole de la rébellion entre l'ancienne et la nouvelle génération dans une Amérique en pleine évolution.
Nicholas Ray (qui avait auparavant mis en scène Johnny Guitare ou Les Indomptables) comprend immédiatement la capacité d'identification du jeune public à James Dean et décide de lui laisser improviser certaines de ses scènes, notamment celle où il joue avec le petit singe en peluche en rampant sur le sol, qui deviendra le générique d'ouverture.
Le visage d'une jeunesse sans repère
James Dean est l'un des visages du "Method Acting", au même titre à l'époque qu'un certain Marlon Brando. En résumé, cette méthode vise à comprendre les aspirations et sentiments profonds d'un personnage afin de s'en imprégner et de l'incarner le mieux possible à l'écran ou sur scène. Le jeu de James Dean est autant novateur dans A l'est d'Eden qu'il l'est dans La Fureur de vivre.
Ce dernier dépeint lui aussi une incarnation du mal être de la jeunesse américaine face à des conventions et des carcans sociétaux qui ne lui convient plus. Le rock'n'roll est en marche, les années 60 et la libération sexuelle s'approchent doucement, et James Dean devient tout cela, a fortiori dans le film de Nicholas Ray, où il joue un véritable bad boy désespéré, un "rebelle sans cause", comme l'indique le titre original.
Dean ne verra jamais la sortie de La Fureur de vivre, puisqu'il décède à 24 ans d'un accident de voiture le 30 septembre 1955, un mois avant la diffusion du film dans les salles américaines. Il venait de finir le tournage des scènes de son dernier long métrage, Géant, signé George Stevens.