Avec Megalopolis, The Substance, Oh, Canada, Kinds of Kindness et la future Palme d'Or Anora, c'était l'un des candidats américains sélectionnés dans la Compétition du 77ème Festival de Cannes : The Apprentice d'Ali Abbasi (Les Nuits de Mashhad), biopic consacré à l'ascension de Donald Trump (joué par Sebastian Stan) et la manière dont l'avocat Roy Cohn (Jeremy Strong) a façonné le personnage que l'on connaît aujourd'hui.
Plutôt bien accueilli sur la Croisette, à défaut de repartir de la cérémonie du palmarès avec un prix, le long métrage n'a pas fait autant de bruit qu'escompté, en cette année d'élection présidentielle. Pire : sa sortie se voit aujourd'hui menacée, car aucun distributeur ne l'a encore acheté, y compris les plateformes de streaming telles que Netflix ou AppleTV+.
Une frilosité qui pourrait s'expliquer par le procès dont Steven Cheung, porte-parole de Donald Trump, menace le film. "Nous allons intenter une action en justice pour répondre aux affirmations manifestement fausses de ces prétendus réalisateurs", déclarait-il à Variety le 20 mai, au moment où The Apprentice était dévoilé à Cannes.
"Ce film est une pure fiction qui fait du sensationnalisme avec des faits mensongers qui ont été éclaircis depuis longtemps", ajoutait-t-il en faisant sans aucun doute référence à cette scène dans laquelle Donald Trump viole son épouse Ivanna (Maria Bakalova), qui n'a pas manqué de faire réagir. Et qui aurait grandement pu résonner avec une sortie de The Apprentice pendant le sprint final de la course à la Maison Blanche.
Ce film est une pure fiction qui fait du sensationnalisme avec des faits mensongers qui ont été éclaircis depuis longtemps
Sur la Croisette, Ali Abbasi émettait même l'hypothèse d'une sortie américaine le mercredi 10 septembre, jour du deuxième débat télévisé entre Joe Biden et Donald Trump, histoire que son film entre en collision avec l'actualité. Mais il n'en est rien aujourd'hui alors que l'équipe de The Apprentice estime que "les difficultés rencontrées pour obtenir un contrat de distribution s’apparentent à de la censure", comme l'écrit Variety.
"Ils affirment que ces sociétés agissent par peur, car la diffusion du film pourrait les mettre dans le collimateur de M. Trump, ce qui est potentiellement dangereux étant donné qu’il devance actuellement le président Biden dans les sondages. S’il revient à la Maison-Blanche, M. Trump pourrait prendre sa revanche, en tirant parti de sa position pour bloquer ou ralentir les transactions, tout en faisant appel à différentes agences de régulation pour examiner de plus près leurs activités."
Un distributeur mais pas de date en France
Les choses vont-elles se débloquer (ou s'aggraver) le 11 juillet, jour où sera prononcée la peine de Donald Trump, reconnu coupable de falsifications comptables pour avoir dissimulé un paiement destiné à acheter le silence de l'ancienne actrice de films X Stormy Daniels, qui affirmait avoir eu une relation sexuelle avec lui ?
Côté français, The Apprentice a un distributeur (Metropolitan FilmExport, qui avait sorti Les Nuits de Mashhad), mais pas encore de date. Et il n'est pas impossible que celle-ci dépende de la sortie américaine.