Ce mercredi 1er mai, journée symbolique en France pour tous les travailleurs, sort au cinéma la comédie sociale Petites mains, qui met en lumière un groupe de femmes de chambre dans un grand palace parisien. Après Placés, dans lequel il s’inspirait de sa propre expérience d’éducateur, le réalisateur Nessim Chikhaoui revient avec un deuxième long-métrage tout aussi engagé et percutant.
Le film suit Eva, que rien n’avait préparé à l’exigence d’un grand hôtel. En intégrant l’équipe des femmes de chambres, elle fait la connaissance de collègues aux fortes personnalités : Safietou, Aissata, Violette et Simone. Entre rires et coups durs, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l’adversité. Lorsqu’un mouvement social bouscule la vie du palace, chacune de ces “petites mains” se retrouve face à ses choix.
Dans les coulisses des palaces…
L’histoire de ces héroïnes du quotidien reflète la lutte de plusieurs groupes de femmes qui ont été au coeur de l’actualité ces dernières années, à commencer par le mouvement des “Kellys” en Espagne en 2017, suivi des femmes de chambre du Park Hyatt en 2018 et plus récemment celles de de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris, dont le combat s’est soldé par un accord historique en 2021 après 22 mois de grève.
Rachel Keke, gouvernante à la tête de ce mouvement aujourd’hui devenue députée, a d’ailleurs apporté son aide à Nessim Chikhaoui et à sa coscénariste Hélène Fillières lors du processus d’écriture. Les deux scénaristes ont également recueilli de nombreux témoignages pour s’assurer que le film soit au plus proche de la réalité.
Dans une certaine mesure, ce récit est presque personnel pour le réalisateur, qui explique : “Ces femmes, je les connais, elles me touchent. Mes tantes, qui viennent de Tunisie ont fait ce métier, les mères de mes copains l’ont fait aussi. Et la mienne, qui n’était pas femme de chambre, a été une « petite main ». Ce sont ces gens qui me donnent envie de faire du cinéma.”
Malgré l’importance et la gravité de son sujet, Nessim Chikhaoui réussit à aborder les conditions de travail de ces femmes avec justesse, tout en gardant un ton lumineux et joyeux. Et cette bonne humeur qui transparaît à l’écran, on la doit notamment au sentiment de sororité qui se dégage de ce film choral.
Une galerie de femmes attachantes
Pour prêter ses traits à la jeune Eva, le réalisateur s’est tourné vers Lucie Charles-Alfred, qui tenait déjà un rôle dans son premier long-métrage en 2022. Elle y incarnait Emma, une adolescente rebelle accueillie dans la Maison d’Enfants à Caractère Social où travaille Elias, l’éducateur au cœur du film.“[Elle] s’est tout de suite imposée car elle m’a totalement bluffé dans Placés et j’ai écrit en pensant à elle.”
Petites mains prend également le temps de mettre en lumière les autres femmes de chambre incarnées par Corinne Masiero, Marie-Sohna Condé, Salimata Kamate et Maïmouna Gueye, qui prennent Eva sous leur aile. “Pour moi, tous les personnages sont aussi importants, ces petites mains sont toutes essentielles, et pour l’hôtel, et les unes pour les autres”, souligne le réalisateur.
Ancienne femme de ménage, l’actrice Corinne Masiero, que les spectateurs connaissent notamment grâce à ses rôles dans Capitaine Marleau et Fais pas ci, fais pas ça, a elle aussi été une évidence pour le réalisateur. “Il était très important pour moi que l’actrice qui allait jouer Simone défende une vraie conviction. [...] J’étais super heureux qu’elle accepte, le personnage de Simone ne pouvait être interprété que par elle.”
Kool Shen, Abdallah Charki et Mariama Gueye complètent la distribution du film.
Découvrez dès aujourd’hui la comédie Petites mains au cinéma.